J' étais haut comme trois pommes. Je matais. Je matais. Je matais. Les braguettes et les culs de mecs défilaient. Mes mirettes émerveillées à exacte hauteur dévoraient. Je yeuxtais. Je yeuxtais, je yeuxtais. Je souriais aux mecs sans retenue droit dans les yeux, me jetais dans leur jambes, leur reniflais le pacson. Les mecs étaient gentils. Jamais un "ça va pas, connard" ou "tu veux ma photo, pédé?" Les mecs me soulevaient, me prenaient dans les bras. Certains avaient même un bisou en prime. Les mecs sont gentils avec les petits mectons de 6 ans. Aucune exception à la règle. Le paradis.
Tu peux faire ça jusqu'à maximum 14 ans (11 dans mon cas). Je me suis rapidement mué en armoire à glace ou presque. A partir de là, tout est interdit. Tu peux plus sourire aux mecs. Tu peux plus les regarder. Tu peux plus rien faire. Leur paranoia se met aussitôt en marge. Ils ont la conscience homosexuele tellement poussée que tu ne peux même plus leur dire bonjour. Il faut contrôler et gérer et je contrôle et je gère. Il ne m' est arrivé que deux fois de ne plus gérer.
La première fois, c' était dans un bar à café avec des hautes tables debout. Je n' ai pas pu détacher mes yeux d' un mec superbe. Le mec l' a vu. Il est venu vers moi. J' ai fermé les yeux, me suis mis en position de totale vulnérabilité. Il pouvait me foutre son poing sur la gueule et me sortir les conneries usuelles "Je ne suis pas pédé", "tu me prends pour qui?", "tu veux ma photo, pédale?" et tutti quanti. En face de moi, le mec s' est ravisé. Il s' est clairement calmé voyant que j' étais prêt à écoper. J' ai ouvert les yeux et l' ai regardé dans les yeux. Il m' a dit: "T' as de la chance que t' as des yeux de bébé". Le temps s' est suspendu et on s' est regardé un long moment qui m' a semblé une éternité.
La deuxième fois était en vacances en bord de mer. Un mec me demande la route. Il reste au volant de sa voiture. Je lui explique. Par la vitre ouverte, je vois son entrejambe tout simplement canon (un paquet à adorer), ses jambes velues et musclées (short), ses bras musclés à souhait. Je commence à bander mou. J' explique. J' évite de le regarder. Un court instant, je regarde dans l' habitacle par politesse. Le mec avait un museau supercanon lui aussi. Des mirettes brillantes comme des miroirs et le reste, surtout la barbe de 2 jours, mat mat mat. Le mec supercanon dans toute sa splendeur. Je finis d' expliquer. Voilà qu' il me dit: "Vous avez un problème là" indiquant mon entrejambe. Je portais comme lui un short tout léger, mais sans slip. J' avais une érection énorme. Je lui dis: "C' est rien". Il dit: "Vous voulez que je vous dépose?" Je lui dis que ce ne sera pas nécessaire. Il insiste. "Il n' y a pas de mal, j' ai le temps. Vous êtes sûr que ça ira?" Je dis oui. Il dit: "A votre place, je monterais". Je lui répète que ce ne sera pas nécessaire. "Dommage" a-t-il dit et il est parti. Selon mes copains même hétéros, j' aurais dû monter.
Je me demande souvent d' ou vient cette extreme conscience homosexuelle chez les mecs, bien qu' ils soient tous hétéros. On sait qu' ils ne sont pas pédé. Un jour un serbe allemand hétéro visite avec un ami allemand hétéro la Serbie. Ils sont dans un bus. Un mec monte. Il ressemble comme deux gouttes d' eau au frère de l' allemand décédé deux ans plus tôt dans un accident de travail. L' allemand montre le mec au serbe allemand. Ils regardent tous les deux le mec, médusés. Voilà que le mec les prend à partie et les traite de pédale et frappe le serbe allemand qui avait répondu vertement. L' allemand lui était tout recroquevillé sur son siège croyant voir une apparition d' autant plus que la voix du mec ressemblait aussi à celle de son frère, mais en serbe. Pourquoi les mecs prennent-ils systématiquement pour première hypothèse l' intention homosexuelle, surtout quand ils sont hétéros eux-mêmes?