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Guitare

Re: Guitare [English Version included]

Chap. XVIII

On dit que la musique adoucit les mœurs. Elle crée en tout cas une aura autour de celui qui l’interprète, c’est certain, mais aussi autour du public qui se réunit pour l’écouter. Ces quelques morceaux – bien modestes – que je viens de jouer viennent de re-souder notre groupe, c’est palpable. Je n’ai pourtant pas joué longtemps : je ne donnais pas un concert. Seulement quelques morceaux, d’abord ceux qui me revenaient en mémoire de mes cours passés, piochés dans les répertoires classique et baroque – même si la « grande » musique, la musique classique est souvent présentée comme rébarbative, surtout chez les jeunes, elle fascine finalement toujours autant, quel que soit l’âge de l’auditoire – et j’ai aussi interprété quelques morceaux sur demande : sais-tu jouer de ceci ou de cela ? Avec mon oreille musicale, je suis capable de retranscrire de tête quelques notes de telle mélodie plus ou moins à la mode, sans oublier les chansons éternelles – sans aller toutefois jusqu’à « Jeux Interdits »… A la fin de ce mini récital, je me suis levé et je suis allé raccrocher la guitare sur son support mural. Malgré les protestations, je n’ai pas cédé et j’ai souhaité arrêter de jouer – le succès, même petit comme ce matin, me rend plutôt mal à l’aise. J’ai dû néanmoins promettre de recommencer au cours de ce week-end. C’est à Damien que j’ai fait cette promesse ; il me l’a demandé presque en catimini, lorsque nous sommes tous ressortis de la maison, prenant la direction de la piscine. Il m’a attendu puis il a ralenti le pas, comme préoccupé. Je m’en suis aperçu et je me suis retourné. C’est là qu’il m’a exposé sa supplique d’une voix enfantine. Même si j’en ai été surpris, j’ai tenté de ne pas le manifester pour ne pas le mettre mal à l’aise. Mais intérieurement, j’ai souri.

Nous voilà de nouveau devant la piscine. Curieusement, aucun de nous ne s’y précipite. Comme si les événements de ces dernières heures planaient encore et nous retenaient de nous laisser aller. Comme si quelque-chose de nouveau s’était produit qui nous incitât à plus de réserve, ou plus de sagesse. Quentin s’est d’abord assis dans l’herbe. Ainsi que Damien. Je me suis assis à mon tour, à quelques encablures de lui. Ce qui a incité Quentin à se relever et à venir s’asseoir juste derrière moi, glissant ses deux jambes autour de mon bassin. Il a ensuite posé ses deux bras sur mes épaules, dans un geste de camaraderie. Il n’a toutefois pas osé m’attirer contre lui… Sébastien s’est posé à côté de nous, en nous faisant face. La conversation a démarré sur je ne sais plus quel sujet. Elle a très vite embrayé sur la mécanique et l’automobile en général. J’ai donc par conséquent très vite décroché et je me suis contenté d’hocher plus ou moins savamment la tête à chaque fois qu’on faisait mine de s’adresser à moi – je ne connais rien à la mécanique, je ne me passionne pas, mais alors absolument pas pour les voitures ; pour moi une voiture est faite pour rouler et m’aider à me déplacer. Après, de savoir sa couleur, sa puissance sous le capot, sa marque et tutti quanti, je m’en tamponne royalement le coquillard ! Je ne comprends même pas qu’on puisse se passionner pour ça… Non pas que je préfère parler chiffon ou d’autres trucs dits « de filles » (alors que les trucs « de voitures » seraient réservés aux garçons), mais je pense qu’il y a un tas de sujets plus captivants que les bagnoles : la politique, les rapports hommes-femmes, la culture, le cinéma, l’architecture, tel ou tel livre, l’histoire, etc., autant de sujets sur lesquels j’aurais vraiment des choses à dire ! Or, en réalité je n’en parle pas parce que ces sujets-là sont rarement abordés et, lorsqu’ils le sont, je n’ose pas prendre la parole… Bref, j’ai toujours autant l’impression d’être en décalage, tout le temps, avec tout le monde – plus que jamais de ne pas être un garçon comme les autres. Et ce matin avec Sébastien, Quentin et Damien ne fait pas exception à la règle, malheureusement. Ce qui ne m’interdit pas de les observer à la loupe, ce que je sais faire le mieux d’ailleurs. Je trouve ainsi extraordinaire de me retrouver pour ainsi dire au milieu d’eux – Quentin collé à moi par-derrière, Sébastien à ma gauche, face à moi, Damien sur ma droite. Et je rappelle que nous sommes tous les quatre à poil !!! Sans qu’aucun de nous ne soit manifestement gêné par cette situation. J’ai la bite de Quentin collée contre ma raie des fesses – j’exagère à peine – j’ai une vue plongeante sur celle de Sébastien – aussi belle qu’il est beau – et chaque fois que je tourne la tête vers Damien, histoire de faire accroire que je participe à la conversation, je peux également admirer la sienne… Que demander de mieux ?!

La discussion prend un nouveau tournant – sans que j’ai bien su ce qui l’a provoqué, je l’avoue – qui incite Sébastien à se déplacer. Il vient maintenant s’asseoir dos à nous – je veux dire, à Quentin et à moi – et s’allonge dans l’herbe en choisissant de poser sa tête sur ma cuisse gauche. Le tout, en continuant le débat apparemment passionné, et passionnant, sur le sujet du moment. J’ai les deux jambes allongées, l’une contre l’autre, mais je commence à fatiguer dans cette position ; aussi, je plante mes bras en arrière dans le sol et, butant contre Quentin, encouragé par lui, je me laisse aller en arrière, venant m’adosser contre son torse. Celui-ci décroche ses mains de sur mes épaules et me les passent autour des hanches, en guise de ceinture, en m’attirant contre lui. Lui aussi poursuit sur un ton animé le débat. Tout ça le plus naturellement du monde.

C’est à ce moment que j’ai vraiment décroché. J’ai laissé mon cerveau vagabonder ; mes yeux ne cessant de scruter le visage de Sébastien, son torse, son ventre, sa bite, revenant à son visage et ainsi de suite. Je crois que je suis dingue de ce type !… En même temps, si je devais choisir entre les trois, je dois admettre que j’aurais un peu de mal ; je ne pourrais pas avoir le droit d’avoir les trois en même temps ? Non ? Il faut vraiment que je choisisse ? Est-ce absolument nécessaire ?

Non, Guillaume, t’es pas d’accord ? Hum ? T’occupe, il a décroché ! Dis-donc, dis carrément que c’qu’on raconte t’intéresse pas ! Hum ? Si, si, j’suis d’accord ! Sur quoi, t’est d’accord ? Damned, je suis pris au piège. Les autres éclatent de rire à la tête d’ahuri que je suis en train de tirer. Un peu de rouge me monte aux joues. Notre ami, Guillaume, était en train d’penser à sa p’tite copine ! Elle te manque, ta p’tite copine ? Tu t’ennuie sans ta p’tite copine ? Quentin prend un malin plaisir à me parler avec un air gnangnan pour me poser toutes ces questions, comme s’il s’adressait à un débile profond. Les deux autres sont hilares. Tu voudrais qu’è’ t’fasse un gros câlin, ta p’tite copine ? Mais elle est pas là, ta p’tite copine ! Oh… ! Tu veux qu’on la remplace, ta p’tite copine ? Et Quentin de commencer par m’embrasser bruyamment sur la joue, avant de me titiller le lobe de l’oreille, puis de me léchouiller la joue, avec sa grande langue baveuse. Ce qui me fait pousser un grand cri de dégoût, accompagné d’un revers de la main pour tenter de m’essuyer. Mais le bougre continue ! Je m’écarte donc en tournant la tête vers lui, histoire de soustraire ma joue à sa langue vorace et dégoulinante : j’ai horreur qu’on me lèche comme ça ! Quentin profite que je me trouve face à lui pour, d’un mouvement aussi soudain que rapide, m’embrasser sur la bouche – avec la langue cette fois ! Et pour être sûr que je ne recule pas d’instinct, il me bloque l’arrière du crâne avec sa main droite, son bras gauche enlaçant mon torse. Je suis tellement surpris que je ne lui oppose aucune résistance. Je ne réponds même pas à son baiser. Mes yeux trahissent mon étonnement. Il prolonge exagé-rément son étreinte, dans les hourras de nos compagnons. Damien fait même mine de chronométrer cet exploit. Quentin se détache enfin et, d’un revers de main, s’essuie la bouche, dans une grande mimique et un râle de satisfaction. Alors, heureuse ? dit-il en prenant une voix profonde. Nous éclatons tous de rire, moi le premier. Bien sûr, je me garde bien de répondre à sa question. Lorsque les rires se taisent, le silence s’installe. Nous sommes chacun perdus dans nos pensées. Quentin reprend sa position initiale et me serre un peu plus dans ses bras. Je me laisse faire.

Au bout de dix minutes, chacun à rêvasser, je tente de me redresser ; j’ai des fourmis dans les jambes. Quentin me retient : il me chuchote dans l’oreille qu’il a une trique d’enfer ! Je sens effectivement son sexe en érection dans le bas de mon dos. Je souris et je ne bouge pas. Finalement, il rompt le silence entre nous. Alors, Seb ? T’es v’nu sans Isa ? Vous êtes fâchés ? Sébastien, qui a tourné la tête vers Quentin – toujours posée sur ma cuisse – lui sourit en guise de réponse. Et au lit, comment ça va tous les deux ? Sébastien se contente toujours de sourire, sans piper mot, mais je m’aperçois que son sourire vire un peu au jaune. En tout cas, ses yeux ont perdu de leur caractère rieur, pour laisser la place à une certain effroi. Manifestement, les questions de Quentin le mettent mal à l’aise. Quentin se lève, sa bite s’est visiblement ramollie ; il vient s’allonger sur l’herbe sur ma gauche. Sur le ventre. Il plante ses coudes dans le sol, son menton à hauteur du bassin de Sébastien. Il fixe ce dernier des yeux en entendant bien continuer son petit manège des questions sentimentales indiscrètes… Alors ? T’as pas répondu à la question ! Elle t’a d’jà fait une pipe au moins ? Et toi, tu prends l’temps des préliminaires ou tu la sautes tout d’suite ? Tu mets un préservatif au moins ?! Ce s’rait dommage qu’un beau p’tit corps comm’ le tiens s’abîme… ! Et de parcourir son bas-ventre en le humant avec son nez. Hum ! Bien appétissant tout ça ! Elle en a d’la chance, Isabelle ! Quentin pose son nez sur la bite de Sébastien et joue au chien fourrant sa truffe partout. Il enfouit son nez dans les poils pubiens de Sébastien – d’une couleur châtain, relativement peu denses. Wouarf ! Wouarf ! Le voilà qui halète et pend la langue, exactement comme un toutou ! Il est très drôle dans cette imitation. Il pose sa tête sur le ventre de Sébastien, tout en continuant de japper. Hum ! C’est doux ! Il se met à ronronner comme un chat, frottant son oreille contre le ventre de Sébastien. Il tente même d’introduire sa langue dans son nombril en se contorsionnant tant et plus. Ce mec adore lécher tout le monde ! Sébastien rit de bon cœur à ses pitreries et n’exprime aucune répulsion. Alors ? Elle a un’ jolie p’tite chatte, ta p’tite copine ? Quentin vient de relever la tête et, langue toujours dehors, se met à titiller le pubis de Sébastien, flirtant avec la base de son sexe ; il l’effleure de la langue, renifle bruyamment dans sa toison pubienne. Sébastien ne peut retenir un geste pour le repousser ; il est devenu écarlate. Alors, ma pupuce ? J’te fais aucun effet ? Cette fois, Quentin pose son oreille sur la bite de Sébastien et la frotte avec application. J’aperçois la main et le bras de ce dernier se tendre de crispation. Il se retient de ne pas écarter davantage Quentin, pour ne pas paraître trop prude. Son sourire s’est figé sur sa bouche. T’es lourd, là, Quentin ! La mise en garde est venue de Damien. Très calmement. Celui-ci le regardait pourtant faire en se marrant comme nous de ses simagrées. A sa réaction, Quentin a relevé la tête, son regard fixant Damien par-delà Sébastien. Toi, ma biche, tu perds rien pour attendre ! Attends qu’j’te fasse subir les derniers outrages à la jeune vierge que tu es ! Mais j’attends qu’ça mon poussin ! Arrgh ! L’échange surréaliste a eu lieu du tac au tac entre eux deux ; il se conclut par une grimace de lion rugissant de Quentin, qui se lève d’un bond et se précipite sur Damien. Ce dernier a cependant eu le réflexe de se lever aussi vite que lui et de prendre ses jambes à son cou. Quentin et lui se courent après, en trottinant autour de la piscine. Ils vont bien finir par tomber dedans ! Evidement, ça ne manque pas et, dans un grand plouf, tous deux se jettent à l’eau et continuent de chahuter dans le bassin.

Sébastien et moi les regardons faire et nous éclatons de rire lorsqu’ils plongent. Nous n’avons pourtant pas envie de les y rejoindre dans l’immédiat. Ils n’y restent d’ailleurs pas longtemps, commençant à être tenaillés par la faim – il est bientôt midi. Ils ressortent. Quentin, bientôt imité par Damien, vient s’ébrouer juste à côté de nous, faisant exprès de nous asperger d’eau. Je le repousse à grands coups de bras sur les tibias, manquant moi-même de perdre l’équilibre. Sébastien rit à gorges déployées. Tous deux repartent vers la table de jardin et décident de relancer les braises du barbecue – qui sont pourtant irrémédiablement éteintes : ils ne manquent pas d’espoir ! Nous restons seuls, Sébastien et moi. Le silence revient, à peine troublé par les exclamations assourdies de nos deux compères, au loin.

Des gouttelettes jonchent le front et le bas des épaules de Sébastien. Je le regarde et, machinalement, je les essuie d’un revers de la main. Il me sourit. Mes yeux se projettent sur la ligne d’horizon. Je fais semblant de prendre un bain de soleil ; je tente surtout de freiner les battements de mon cœur qui s'est une nouvelle fois emballé : je vendrais père et mère pour lui faire l’amour et vivre une histoire torride avec lui ! Quelques minutes s’écoulent. Tu sais ?! On n’a jamais rien fait, Isa et moi ! Je suis surpris par son aveu. Je le regarde droit dans les yeux. Je tente de jouer l’étonnement, mais je sens un élan d’immense tendresse m’envahir intérieurement. J’ai déjà eu l’occasion de dire combien j’ai toujours admiré chez ce garçon sa simplicité et sa franchise naïve à parler ainsi librement de choses si intimes et personnelles. Ce matin encore…

Tu veux dire qu’vous avez jamais dormis ensemble ? Non… ! Pourquoi ? J’veux dire, c’est volontaire ? Mon « pourquoi », une nouvelle fois, a jailli un peu vite ; il était surtout empreint d’une excitation assez malsaine. J’ai donc tenté de corriger le tir. Sébastien prend d’abord le temps avant de répondre ; il cherche ses mots. On préfère pas… ! Enfin… ! J’veux dire… ! J’crois qu’on est pas prêt ! Elle ! …Et moi aussi ! Il se redresse au moment où il prononce ces derniers mots. Il me regarde fixement. Il tente de passer son coude droit entre mes deux jambes pour mieux se cambrer et se tourner dans ma direction. Il me pince la peau sous le genou, ce qui me fait grimacer. Il s’excuse aussitôt avec chaleur. Se repositionne un peu mieux. J’écarte légèrement mes deux jambes. Il pose sa tête sur sa main droite ; son aisselle calée sur mon genou gauche. J’y arrive pas ! J’sais pas comment faire ! J’veux dire : si ! Bien sûr ! J’sais comment on fait… ! Mais… ! J’ai peur d’pas y’arriver ! C’est con, hein ?! Non, c’est pas con ! J’ai répondu calmement à Sébastien, en prenant un air pénétré voulant de toute mes forces le convaincre. C’est p’t-être que t’es pas prêt ! …Ou que c’est pas la bonne personne… ! J’avance mes hypothèses avec prudence, ne voulant pas le heurter, ni être blessant. Ou bien, p’t-êtr’ que c’est trop tôt… ! Ou qu’i’ manque just’ un p’tit que’q-chose pour t’mettre en confiance… ! Enfin… ! J’te dis ça, moi, mais j’suis mal placé… ! Je ne souhaite pas poursuivre. Je me suis trop découvert à mon sens, entraîné ainsi par toutes ces confidences. Or, je n’ai pas du tout envie d’avouer d’autres choses, même à Sébastien, sans savoir d’abord comment il pourrait les prendre…

J’sais pas… ! T’as sûr’ment raison… ! J’ai l’impression d’êt’ nul, parfois… ! J’ai mal là-d’dans ! Il montre du geste l’intérieur de son ventre, en opérant un cercle avec sa main droite. Ca s’bouscule, des fois, dans ma tête… ! J’voudrais un tas d’trucs, mais ça sort pas… ! Du moins… ! Pas c’que j’veux ! J’suis compliqué, tu sais ?! Je souris à sa remarque. S’il savait vraiment, le pauvre ! En fait de compliqué, je le bats à plates coutures, qu’il me croie sur parole… En fait… ! J’ai jamais fait l’amour ! Avec personne ! Enfin… ! Si ! Tout seul ! Mais c’est pas vraiment d’l’amour ! Il rit à cette évocation. Bien qu’il ne paraisse pas autrement gêné. Je redoute néanmoins qu’il m’interroge sur mes expériences à moi, qui sont en tous points identiques aux siennes ! Si ce n’est que, moi, je ne fantasme pas sur une Isabelle ou sur d’autres filles en général. D’ailleurs, est-ce qu’il fantasme, lui, sur Isabelle, finalement ? Si elle était si géniale que ça, elle n’aurait aucun mal à lui ôter sa peur et à le faire passer le coche, non ? C’est quoi, après tout, son blocage ? Arrête de rêver, mon vieux Guillaume, ton esprit s’égare, tu es en train de déraper et de te faire un film. Ce n’est pas Le Titanic, là ! Tu n’es pas Leonardo DiCaprio et Sébastien n’est pas Kate Wintsley ! En plus sexy, pourtant, naturellement !

J’arrête pas d’me poser des questions… ! Sa phrase finit presque dans un soupir. Son sourire a disparu, ses yeux se sont éteints. Il détache sa tête de sa main et la pose sur ma cuisse ; il replie son bras gauche sur le haut de ma cuisse, à quelques millimètres de mes couilles. J’hésite. Je me lance. Je passe ma main gauche dans ses cheveux, tendrement. Je tente de faire accepter mon geste en lui ébouriffant un peu les cheveux. Il lève les yeux vers moi, le regard triste, un sourire timide aux lèvres. Je le recoiffe, lentement, minutieusement. T’es pas nul, Sébastien ! T’es pas nul, crois-moi ! …Surtout pas toi ! Je marmonne cet aveu entre mes dents. Sébastien l’a entendu et, de nouveau, il lève les yeux vers moi. Il me scrute intensément ; je ne lis ni étonnement, ni inquiétude, ni interrogation ou gêne dans son regard, non, plutôt de la gratitude – de la gratitude pour ne pas le considérer comme un zéro, pour ma tentative de lui donner confiance en lui.

Faut pas t’casser la tête ! Ca viendra, tu sais ! Faut pas angoisser ! Et pis, faut pas croire tout ceux qu’i t’disent qu’ils s’envoient en l’air ! En lui disant ça, je ne peux m’empêcher de penser à Quentin et aux apparences… Tu sais ! beaucoup d’entre nous… ! A cet instant, je fais exprès d’employer le pluriel, histoire de ne pas avouer combien ma vie sexuelle est un désert. ...Beaucoup fanfaronnent en f’sant croire qu’ils l’ont fait… ! Ou qu’ils le font tout l’temps… ! Alors que la plupart s’la pètent ! C’est tout ! Non, crois-moi… ! J’ai mis toute mon énergie à énoncer cette affirmation, dont je ne suis pas sûr du réel bien-fondé. Sébastien a l’air en tout cas d’apprécier cette marque de confiance. Il glisse sa main droite sous ma jambe, rejointe par sa main gauche. Il plaque sa tête un peu plus fort contre ma cuisse et la serre. Je le sens s’abandonner, agrippé ainsi à moi. Je le regarde, ému. J’ai la gorge nouée par tant de marque de tendresse.

Nous entendons Quentin nous crier depuis la terrasse de venir les rejoindre : le repas est presque prêt. Sébastien est toujours accroché à ma jambe, sans avoir l’air de vouloir bouger. A-t-il entendu l’appel de Quentin ? Je lui caresse l’épaule de ma main, pour lui faire comprendre la nécessité de se détacher et de se lever. Il lève les yeux vers moi ; j’ai l’impression d’avoir près de moi un petit enfant malheureux d’abandonner son jouet ! Il me sourit. Il se lève, assez péniblement ; ses membres paraissent tout engourdis par l’immobilité. En posant un pied par terre, il pousse un cri de douleur : il a une crampe au fléchisseur. Sa bouche se tord en un rictus. Je m’inquiète. Rassied-toi ! Je tends la main vers lui pour tenter de le soutenir. Il ploie le genou, maintenant son autre jambe tendue en espérant que sa crampe passera d’elle-même. Il perd l’équilibre en restant à cloche-pied. Je l’environne de mes deux bras tendus, sans trop savoir comment réagir. Il décide de se rasseoir – pas n’importe où, mais volontairement entre mes deux jambes !… Je ne peux alors m’empêcher de passer mes bras autour de son ventre et de l’attirer vers moi. Je l’encourage à étendre sa jambe crispée, la droite, sur la mienne, pour la surélever légèrement. Je me plie sur le côté et, étirant mon (long) bras, je lui masse maladroitement la chair autour du tibia. Après quelques instants de cette contorsion, un mauvais mouvement me crée moi-même une douleur dans le bas du dos. J’engage une retraite prudente et je me replace derrière Sébastien, le plaquant contre mon torse. Je perçois qu’il s’abandonne tout contre moi. Nous restons là, sans bouger, insensibles aux appels réitérés que nous lancent les deux autres pour venir à table. Je suis bien, là, le tenant dans mes bras. Je n’ai pas envie que ça s’arrête. J’ai l’impression que Sébastien, non plus, n’en a pas plus envie…
 
Re: Guitare [English Version included]

encore!
ENCORE!!
Arrêter la lecture de cette émouvante histoire est un supplice...:help:
please, donne-nous vite la suite(*8*)
avant qu'on devienne fous](*,)
et de toutes les façons, bravo, milel bravos pour cette si belle écriture :=D:
..|
 
Re: Guitare [English Version included]

Wonderful. Thank you. It recalls for me the rectitude of my late teenage years. One was so fearful of what others might think, not understanding at that time that they had the same problem.
 
Re: Guitare [English Version included]

Chap. XIX

Après Quentin tout à l’heure, c’est à mon tour de bander comme un cheval. Le contact de ma bite au creux des reins de Sébastien a provoqué une réaction épidermique sur mon sexe. Je ne sais pas comment la dissimuler et aussi comment masquer ma gêne vis-à-vis de Sébastien. Or, ce dernier est vraiment collé tout contre moi, mon bas-ventre et le bas de son dos faisant sandwich de part et d’autre de ma bite… ; si je bouge, c’est rompre l’instant magique qui nous étreint l’un l’autre, si je reste ainsi immobile, c’est me trahir. Cruel dilemme ! Sébastien en tout cas ne fait pas mine de se déplacer : sent-il l’effet qu’il fait sur moi ou, par délicatesse, fait-il semblant de n’avoir rien remarqué ? Toujours est-il qu’il me serre avec toujours autant de force mes mains croisées sur son ventre.

A force de rappels, nous nous sentons obligés de rejoindre Quentin et Damien. C’est Sébastien qui s’étire le premier et qui se retourne brutalement face à moi, pivotant sur son pied gauche. Il me surprend ainsi le sexe dressé, enfin libéré de son étreinte. Je n’ai pas eu le temps de le couvrir de la main et je rougis violemment au regard de mon partenaire. Sébastien me sourit. Il pose ses yeux sur ma bite et, sans un mot, effleure de sa main mon gland. Etonné par son geste, je ne bouge pas ; je n’ai qu’une crainte, c’est d’éjaculer précocement ! Il s’enhardit et recommence le mouvement en me caressant le revers de ma queue du bout de ses doigts.

Il rougit à son tour tout aussi violemment que moi et retire alors très vite sa main. Il a baissé le regard, comme effrayé par son aplomb. Pour ma part, passé les premiers instants de surprise, je ne l’ai plus quitté des yeux, scrutant son visage sans discontinuer. En le voyant baisser les siens, je décide de lui prendre la main, tout doucement. Je la lui tiens dans la mienne. Je la lui presse, très fort, comme si je voulais qu’un courant électrique imaginaire passât entre nous deux. Du pouce, je lui masse le dessus de la main, lentement, en cercles concentriques. Je l’examine intensément ; je tente de capter son regard. Nous nous taisons tous les deux.

Au bout d’un moment, il lève enfin les yeux vers moi ; le rouge de ses joues s’est légèrement atténué. Il me dévisage, très anxieux, comme s’il venait de faire une grosse bêtise, guettant le temps de la punition… J’approche sa main de ma bouche, je la lui baise. Je la lui caresse avec mes lèvres et mon nez ; il a la peau si douce ! Je la porte à ma joue, je me la caresse avec le revers de sa main. Je ne cesse pas de garder mes yeux droits dans les siens.

Mais la peur s’empare de moi : je ne veux pas aller trop loin, faire quelque-chose que je risquerais – moi et aussi lui – de regretter ensuite ; casser un ressort entre nous qui nous séparerait ; causer l’irrémédiable. Je relâche donc brutalement sa main ; je baisse les yeux, gêné. Sa main retombe aussi brutalement et vient ripper sur le dessus de ma cuisse. Je détourne la tête.

A son tour d’être audacieux. Sébastien prononce tout doucement mon prénom. Une fois, deux fois. Je ne réponds pas. J’ai trop honte. Sébastien repose sa main sur ma bite ; j’ai débandé. Il me la prend à pleine main. Me la repose. La caresse. Passe ses doigts dans ma toison pubienne. La retire. Il chuchote de nouveau mon prénom. Je ne réponds toujours pas, je n’ose toujours pas le regarder. Il remonte sa main contre ma joue et fait pivoter ma tête vers lui. Il s’approche tout contre moi ; je sens son souffle parcourir mes joues, mes yeux, mes cils. Je ferme mes paupières. Mon cœur bat à tout rompre ; j’ai l’impression que tout l’intérieur de mon corps va exploser. En se relevant, Sébastien dépose un baiser sur ma bouche ; il tente de glisser sa langue entre mes lèvres. Je les entrouvre, je joins ma langue à la sienne. Notre étreinte ne dure qu’une seconde ou deux, mais elle me paraît une éternité. Il se détache, se met complètement debout. J’ouvre les yeux. J’ai l’impression d’avoir rêvé. Je l’entends s’éloigner. Je reste assis quelques minutes, les bras ballants, le torse recroquevillé vers le sol. Je ne sais plus où j’en suis.

Lorsque je me relève, péniblement, je tombe nez à nez avec Damien. Je le l’ai pas entendu venir. Il se tient debout à quelques mètres de là, ma caméra à l’épaule. Il m’observe. En silence. Je rougis une nouvelle fois : qu’a-t-il vu ? que peut-il bien s’imaginer ? Tu viens manger ?! On t’attend ! Ces deux phrases, il les a prononcées avec calme, d’une voix ténue. Aucun reproche dans le ton employé. Juste l’inquiétude que le sens des mots suggère naturellement. Une immense lassitude m’envahit. Je le suis d’un pas lourd. Il m’attend. M’emboîte le pas. En silence, toujours, il me tend la caméra. Je la lui prend des mains, je n’ai presque pas la force de la tenir. Je suis toujours aussi perdu, mon esprit est totalement embrumé. J’avance mécaniquement vers la terrasse.

Quentin m’apostrophe gaiement. Il m’invite à m’asseoir près de lui en me désignant une chaise. Je n’ai pas faim. J’aurais presque envie au contraire de vomir tripes et boyaux. Je suis malheureux. Je jette un œil en coin à Sébastien, assis en face de moi. Lui aussi ne semble pas crever de faim, alors que je l’ai souvent vu ingurgiter une grande quantité de nourriture, me demandant d’ailleurs où il pouvait bien la stocker, alors même qu’il est mince et longiligne… Damien aussi s’est assis à table, à ma droite. Il mange en baissant la tête, se concentrant sur son assiette, sans piper mot. Une fois de plus, c’est Quentin qui va nous dérider, en s’amusant à nous bombarder en catapultant des boules de mie de pain à l’aide de sa petite cuiller ! Il vise d’abord Sébastien que ça amuse beaucoup. Puis Damien, qui réagit aussi sec en faisant de même. Ce dernier vise successivement Quentin, puis moi, puis Sébastien. Je me force à sourire, mais le cœur n’y est pas. Les trois autres autour de la table rentrent entièrement dans le jeu et ponctuent leur « attaques » des bruits de guerre factices entendus dans les films du même genre. Des boulettes de pain, on passe aux grands mouvements de bras en piqué, debout, aux bousculades, à la bagarre généralisée !… Le repas dégénère dans la bonne humeur et le n’importe quoi.

Je n’ai pas voulu m’y associer – j’ai tort, je me mets une nouvelle fois en retrait – je n’en avais pas le courage. Je suis encore trop sous le choc de ce qui vient de se produire avec Sébastien, sans d’ailleurs que ce dernier en soit finalement très ému ! Je les regarde donc s’amuser à se chamailler comme des gamins qu’ils sont restés, à se rouler par terre , à se courir après, à s’apostropher, etc. Je décide quand même d'empoigner ma caméra et de les filmer - pour constituer des souvenirs, même s'ils seront peut-être douloureux... Ils finissent néanmoins tous les trois à me dérider – au bout quand même d’un long moment… - et, une basket opportunément balancée contre ma tête, m’incite à me lever à mon tour et à me jeter sur l’amoncellement de corps de Quentin, en-dessous, Sébastien, au milieu, et Damien, tout au-dessus, sur le gazon. Mon arrivée est saluée comme il se doit d’une grande clameur, et, jeté dans la bagarre, cette dernière repart de plus belle : de vrais gamins !

Après nous être bien dépensés, nous regagnons nos places pour terminer le repas. Je grignote plus que je ne mange ; je n’ai pas encore regagné vraiment l’appétit. Nous débarrassons la table. Damien s’y colle pour faire la vaisselle, secondé par Sébastien pour l’essuyer. Curieusement, je suis soulagé qu’il soit ainsi retenu à l’intérieur de la maison : j’ai besoin de réfléchir au calme, seul. Sans un mot, je repars donc explorer l’arrière de la propriété, comme je l’avais fait la veille au matin, à mon arrivée, pour pouvoir me dégoter un espace tranquille dans un coin, loin du reste du groupe. A l’ombre des immenses peupliers plantés en retrait, je m’allonge dans l’herbe, bras repliés sous la tête, en scrutant le ciel, qui est maintenant légèrement voilé. Je me perds dans mes pensées. J’ai envie de crier…

Guillaume ! Qu’est-c’qui va pas ? Quentin est venu, sans bruit, s’allonger près de moi, la tête posée sur sa main gauche, son coude planté dans le sol. Quand t’es rev’nu tout à l’heure, t’étais tout blanc ! On aurait dit qu’t’avais vu E.T. ! T’as pratiqu’ment rien mangé… ! Ses quelques mots, il les prononce près de mon oreille avec douceur, chaleur et compassion. Si c’est à caus’ de moi, tu m’le dirais ? Ou si ça va pas, tu m’le dirais ? Je tourne la tête vers Quentin, un faible sourire au lèvres. Sa sollicitude appuyée me touche. Je le regarde, sans répondre ; je n’en ai pas encore la force. Quentin se tait. Il me toise intensément. Puis, de sa main gauche, il fait courir ses doigts sur mon torse, suivant des yeux leur route. Il fait cesser leur course et pose sa main à plat au-dessus de mon nombril, la laissant se soulever au gré de ma respiration. Il repose les yeux sur moi. Son regard exprime l’interrogation teinté d’inquiétude. D’une voix lasse, presque caverneuse, je lui souffle que ça va. Je ponctue ma phrase d’un sourire que je veux affable, mais si je sens bien que je ne suis pas très convaincant. Je prétexte que je suis un peu fatigué, mais que ça va passer. Quentin fait mine de me croire ; il pose alors sa tête sur ma poitrine, son bras enlaçant mon ventre. J’suis content qu’tu sois resté ! Il lève la tête et, dans un mouvement de contraction, il la retourne pour me faire face. Il a prononcé ces paroles avec le plus grand sérieux du monde ; sa remarque me fait sourire. Ahh ! J’préfère quand t’es comm’ça ! Et de me déposer un baiser sur les lèvres en guise de gratitude. Il repose de nouveau sa tête sur ma poitrine et reprend sa position initiale. Le silence s’établit entre nous. Nous n’entendons que le vent soufflant dans le feuillage des peupliers dressés près de nous.

Vous vous êtes disputés avec Seb ? Sa question a jailli au moment où je m’y attendais le moins… Elle me laisse d’abord sans voix. Pas du tout ! Non ! On s’est pas disputé ! Qu’est-c’ tu vas t’imaginer ?! Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre un ton un peu outré : toujours mon satané réflexe de défense instinctive de mon petit protégé ! J’sais pas c’qui y a entre vous, mais il a d’la chance, Seb, de t’avoir… ! Quentin parle d’une voix faible, la bouche tournée à l’opposée de moi, j’ai donc un peu de mal à l’entendre distinctement. J’ai cependant saisi l’essentiel de sa remarque. J’en suis très surpris. Je n’ai pourtant pas envie, ni de lui préciser la nature exacte de ce qu’il peut bien « y avoir entre nous », ni de polémiquer. Je ne peux m’empêcher toutefois de détacher mon bras droit de sous ma tête et de passer mes doigts dans ses cheveux, à lui faire des frisettes. Il se laisse faire. Le silence retombe.

Subitement, Quentin bouge la tête, l’avance de ma poitrine sur l’extrémité de mon ventre. Surpris, je détache mes doigts de son crâne, la main suspendue en l’air. Restant à peine en contact avec ma peau par son oreille, il ouvre la bouche et se met à gober ma bite, retournée sur mon pubis. Ma parole, mais il me suce ! Il opère un mouvement de va-et-vient, sa tempe frottant contre mon ventre. Il titille le sommet de mon gland non décalotté avec sa langue. Très vite, mon sexe se raidit. Je ne sais pas comment l’enlever de sa bouche ; j’ai peur de ma réaction sensorielle, de sa réaction à ma réaction… Mais, à ma tentative de recul, il s’accroche et passe son bras autour de ma jambe droite, pour mieux s’y amarrer.

Le voilà maintenant qui fait courir sa main dans mon entre-jambes, effleurant du bout de ses doigts mes couilles, les faisant glisser dans mes poils. Je ne sais plus où me mettre, je ne sais plus comment réagir, quoi faire, quoi dire. Je n’ai jamais fait l’amour avec un autre garçon, je suis désemparé – je n’ai jamais l’amour tout court, si ce n’est de la main droite. Oh, bien sûr, il y a les magazines, les vidéos sur Internet, qui expliquent et suggèrent, mais il y a un gouffre de l’amour virtuel à la réalité ! Surtout avec un copain de classe, avec quelqu’un connu et reconnu pour son butinage du Beau sexe, avec celui qui vous a invité à passer un week-end sympa entre amis, avec celui qui s’est confié à vous, dans la pénombre de son salon, qui a pleuré dans vos bras son chagrin d’amour, qui n’a cessé de vous témoigner marques d’estime, de sympathie, d’amitié, qui dynamise le groupe dans lequel il a bien voulu vous intégrer…

Quentin fait maintenant glisser ses doigts sur la corolle de mon anus. Je suis parcouru d’un frisson qui envahit tout mon être. Il y introduit même carrément la première phalange de son index. Tout en continuant de me pomper. A cet instant, je ne peux retenir d’éjaculer, dans un râle étouffé. La pipe a été si inopinée et si ardente que je n’ai pas su me maîtriser. Mon sperme gicle dans la bouche de Quentin, qui ne se retire pas, mais se laisse envahir le palais de ce liquide blanchâtre. Mon corps est traversé de spasmes ; mon ventre se creuse ; d’une main, machinalement, j’appuie sur le crâne de Quentin, mes jambes se raidissent.

C'est terminé. Quentin, la bouche marquée à la commissure, l’œil satisfait, se détache, lâche ma bite, la caresse du revers du doigt, lève la tête, se retourne et me regarde, le regard pétillant, un large sourire aux lèvres. Puis il se retourne complètement, son bras droit cette fois vient enjamber mon poitrail et se planter dans le sol. Il s’avachit sur moi. J’voulais savoir ce qu’ça fait… ! J’avais jamais su quel goût ça a… ! J’aurais jamais cru qu’ça avait un goût salé comm’ça, si ?! Pas mauvais ! Je le vois l’avaler, sans gêne, sans honte. Je suis abasourdi. Egaré. En tout cas… ! T’es un sacré branleur… ! Et il s’étire pour me re-déposer un baiser, un peu plus long ; un vrai baiser - langue comprise. Il se relève, me sourit et se retire.

Tout ça s’est finalement passé en très peu de temps. J’ai peine à réaliser ce qui vient d’arriver. Je crois presque avoir rêvé. Je le regarde s’éloigner. Je me retrouve seul. Le silence s’abat. Je ne peux me retenir de pleurer, cette fois. A grosses larmes. Je les laisse couler. Sans bouger.
 
Re: Guitare [English Version included]

Thank you!
wonderfully told. Teenage fears ..... we all had them, and they seemed so insurmountable .... aaahhhh, those were the days .........
Harry
 
Re: Guitare [English Version included]

En cette soirée de tempête de neige (trop) tardive sur Montréal, je dis: réchauffement de la planète, sais pas, mais réchauffement de mon pantalon avec pareille histoire, définitivement!!!

Bravo Hopayra! J'ai peine à me contenir en attente du prochain épisode.


On this evening of a (very) late winter storm on Montreal, I say: I'm not so sure about Global warming, but, with such stories, I certainly can say there's some warming in my pants!!!

Bravo, Hopayra! I can hardly contain myself until the next chapter.
 
Re: Guitare [English Version included]

This story is so beautiful...my tears fall too. Autolycus, thankyou so much for your effort to bring this to english. Cest tres belle.
 
Re: Guitare [English Version included]

Thank you hopyra! A very tender tale!
And Thank you Autolycus, for your translation for us whose French is weak!!
Harry
 
Re: Guitare [English Version included]

Il faut nous livrer la suite. L'histoire ne cesse de s'améliorer.
 
Re: Guitare [English Version included]

What a beautiful story! And how lucky we are to have it so wonderfully interpreted for us. Clearly there is more to come. And surely this is a personal experience?
 
Re: Guitare [English Version included]

Bon, je vous le jure, je suis un homme généralement très patient, mais là, je n'en peux plus: j'ai besoin de la suite de cette histoire!!!

Now, I swear it, I'm generally a very patient man, but now, I can wait: I need the rest of this story!!!
 
Re: Guitare [English Version included]

Je rentre seulement ce matin (samedi 28) de vacances... Bon, alors, la suite, ça va venir ! Un peu de patience, quand même...! tout de même...! Faut entamer une cure de désintox, les gars...!
 
Re: Guitare [English Version included]

C'est tout ce qu'on avait besoin de savoir... ;) Tu vois, déjà, je me sens mieux.

All we needed to know... ;) See, I already feel better.
 
Re: Guitare [English Version included]

Ouf ! Me voilà rassuré, Trebs...! Sinon, je me sentais obligé de (re-)prendre l'avion jusqu'à Montréal pour te prendre la main et te calmer. Voilà une chose de moins à faire...!
 
Re: Guitare [English Version included]

Ah ça non, cependant, j'insiste... La prochaine fois que tu es à Montréal, il te faut absolument venir me prendre la main, avant d'aller prendre un verre...
 
Re: Guitare [English Version included]

Chap. XX

Je reste un long moment – un très long moment – allongé, là, sur le gazon, sans bouger. Mes larmes ont séché au soleil, je me suis endormi, repu de lassitude et de découragement. Puis, brusquement, je me réveille, sentant instinctivement un regard qui me fixe. J’entrouvre les yeux, parcours l’horizon d’un regard circulaire, mais je ne vois personne. Un léger frisson m’envahit toutefois. J’ai dû rêver. Je repense alors aux derniers événements qui sont survenus, aux moments de tendresse et de jouissance partagés, d’abord furtivement avec Sébastien, puis explicitement avec Quentin. Mon regard se brouille de nouveau à cette évocation, la boule d’angoisse se reforme dans mon ventre et dans ma gorge. Je referme les yeux.

Je les rouvre quelques instants plus tard, sûr cette fois de la présence de quelqu’un à proximité. Je me redresse même sur mes deux coudes, plantés dans le sol. Un certain effroi s’empare de moi. Si quelqu’un m’épie sans vouloir le faire ouvertement, je ne trouve cela, franchement, pas drôle !… Ma tête opère une rotation circulaire à 180°, mes yeux se plissent, je tente de percer l’horizon au-delà des fourrés, d’aussi loin que je puisse voir… Mais je ne vois toujours rien. Je refuse cette fois de refermer les yeux.

Après quelques minutes, Sébastien apparaît, le pas nonchalant, dans ma ligne de mire. Il se rapproche, mais – il me semble – pas du côté où j’avais cru percevoir un bruit. Je le vois s’avancer, sa démarche gracile. Son sexe suit son déhanchement, ballotté d’une cuisse à l’autre. Il se tient droit, les épaules dégagées, le ventre plat, les bras légèrement ballants. Il est toujours aussi beau, aussi attirant. Son regard est néanmoins un peu gêné ; il fixe le sol, après plusieurs tentatives de lever les yeux dans ma direction, les baissant aussitôt tandis que je ne cesse de le scruter alors qu’il s’approche. Mon Dieu, s’il savait ! Combien j’aimerais lui dire tout ce qui m’attire en lui et à lui, tout ce que j’aimerais faire à ses côtés, comment son étreinte m’a comblé d’aise… Je ne cesse, sciemment, de le dévisager au fur et à mesure qu’il s’avance ; je me refuse à baisser les yeux comme il le fait. Je voudrais même que, par la simple lecture de mon regard, il puisse déchiffrer les sentiments les plus profonds que ce garçon m’inspire. T’es toujours là ?! On t’cherchait… ! Sébastien se tient maintenant devant moi, lui debout à mes pieds, moi allongé sur l’herbe, le buste légèrement relevé, soutenu par mes coudes plantés au sol. Même s’il n’est pas très grand, il me paraît quand même démesuré, ainsi, érigé devant moi, à contre-jour. Je ne réponds rien à ses propos – il n’y a rien à répondre d’ailleurs. Le silence ne peut que s’établir en conséquence à la suite de ses paroles. Puis, Sébastien s’affale soudainement en se laissant tomber genoux à terre. Il s’assoit sur ses talons. Son regard erre entre mon visage, et l’espace à ma droite et celui à ma gauche ; ses yeux balaient ainsi la demi-lune de cette étendue. Il ne sait quoi ajouter d’autre ; il me paraît qu’il craint que je n’évoque ce qui doit lui sembler un moment d’égarement, mais que je pourrais interpréter comme le révélateur de sa vraie nature. Est-ce vraiment le cas ? Je suis bien en peine de répondre à cette question…

De longues minutes s’écoulent ainsi, sans que l’un de nous ne bouge ni ne fasse mine de renouer les fils. Je ne cesse pas, à aucun moment, de le quitter des yeux. Je l’observe, intensément, méticuleusement. Il le sait ; il se sait scruté, mais il semble avoir trop peur de croiser nos regards : ce serait avouer sans avoir parlé. Je le vois petit à petit se déliter, quelques gouttes commencent à perler au sommet de son beau front, à la racine de sa belle chevelure… Je fonds ! Je ramène donc mes jambes et les replie pour pouvoir m’aider à me relever, péniblement, et me remettre debout. Sébastien lève alors les yeux et me regarde faire, suivant, à son tour, chacun de mes gestes, l’œil attentif et bienveillant. Une fois debout, il se lève lui aussi. Je prends la direction de la maison ; il m’emboîte le pas, marchant à mes côtés. Je passe sciemment mon bras autour de ses épaules, légèrement leste, soucieux de ne pas le mettre mal à l’aise. A ce geste, il s’arrête net. Bien que surpris, je continue de marcher en avant, mon bras se détachant de son corps pour se rabattre contre ma hanche ; je refuse de me retourner et d’affronter son regard. Il tend alors son bras vers moi et attrape au vol mon poignet, avant de glisser sa main dans la mienne. Ca a pour effet de me stopper dans mon élan. Je me retourne vers lui, lentement ; nous nous échangeons des regards intenses, sans prononcer pour autant aucun mot. Sébastien reprend sa marche et se remet à ma hauteur ; nous repartons en procession, sans mot dire. La maison en vue, le premier, je lâche sa main : je ne veux pas le mettre en porte-à-faux vis-à-vis du reste du groupe ; il n’émet aucune résistance. Nous continuons de progresser, jusqu’à la terrasse, où nous retrouvons Quentin, assis – je devrais dire plutôt vautré – sur un fauteuil de jardin. Il nous dévisage tous les deux, un très large sourire aux lèvres. Ah ! Voilà nos deux tourtereaux ! Mimique ironique bardant son visage. Je décide de ne pas répliquer : à quoi bon…! T’étais passé où ? Seb commençait à s’faire du soucis… ! Ironie toujours… T’es sûr qu’ça va ?! Son regard se fait plus inquiet, subitement, comme s’il se préoccupait réellement de mon état, physique et aussi un peu mental… Je ne réponds malgré tout toujours pas ; en revanche, je le fixe intensément, mais sans aménité.

Je m’disais qu’on pourrait aller faire un tour un peu plus loin, d’l’aut’ côté, dans la forêt ?! Non ?! Qu’est-c’ t’en penses ?! Comm’ ça ? Je ne peux m’empêcher de sursauter à l’idée d’aller nous promener dans les bois, nus comme des vers, à la vue de n’importe quel promeneur… Ben ouais ! C’est pas loin ! Y’a un passage par le p’tit portail au fond du jardin ! Ca donne directement dans le sous-bois… ! Ce s’rait chouette, non ?! Ca t’gêne ?! Si tu veux pas, on y va pas, c’est pas grave… ! J’ai comme l’impression que c’est sur moi que repose la suite de l’après-midi… Nous voilà tous à poil depuis hier soir, à évoluer dans la propriété, sans rien pour nous couvrir, sans que ça procure aucune gêne entre nous. Alors, un peu plus ou un peu moins… En espérant quand même que nous ne ferons pas trop de rencontres… « méchant loup » ou autre… J’acquiesce donc. Super ! Quentin se lève à ce mot, retrouvant immédiatement tout son dynamisme. Tu vas chercher Damien ?! D’un geste large, il m’indique les – multiples – endroits où je suis censé aller le quérir. Ca m’avance bien ! Je pénètre d’abord dans la maison, en espérant le trouver là. Mon intuition a été la bonne, puisqu’il est étendu sur le sofa, les yeux levés vers le plafond. Tu viens avec nous ?! On va s’prom’ner dans la forêt… ! Juste derrière la maison ! Damien me fixe, tout en m’écoutant parler et, sans mot dire, se lève pour me suivre. Il n’a pas bronché.

Lorsque nous ressortons sur la terrasse, Damien et moi, nous apercevons Quentin s’agiter dans tous les sens, aller et venir dans et hors la maison, jusqu’au garage, à la cave, et revenir. Nous ne comprenons pas bien ce qui motive ainsi son agitation. Damien le regarde, comme moi, virevolter ; il appuie même un bras sur mon épaule, pour mieux y prendre appui. Je tente de rester immobile, face à la poussée de son poids reporté sur ce bras accoudé. Sébastien est en face de nous et suit, lui aussi, le manège entrepris par Quentin.

Ce dernier revient finalement vers nous, porteur sur l’épaule d’un sac à dos. Alors ! Ca boume ?! Ses yeux pétillent de malice. Il avance en direction de l’arrière du jardin ; nous le suivons, allongeant le pas pour nous mettre à sa hauteur. Sébastien se place à sa gauche ; Damien et moi marchons juste derrière. Quentin enroule son bras gauche autour des épaules de Sébastien, en un geste fraternel. Il lance un regard éloquent et rieur, en arrière, en me fixant dans les yeux… Je souris à sa plaisanterie silencieuse ! Il lève le loquet qui retient le portail en bois plein qui ferme la haie vive de thuyas clôturant la propriété. Effectivement, un layon serpente au-delà et pénètre dans la forêt limitrophe. Nous pénétrons dans les fourrés. La végétation y est dense et luxuriante en cette fin de printemps. Le sol est néanmoins jonché de petits cailloux, de feuilles sèches tombées à terre de l’automne dernier, de morceaux de bois mort, etc., qui crissent sous nos pas et rendent plus délicate notre progression pieds nus. Quelques « ouille ! » s’échappent à demi-mots de l’un ou de l’autre dont la vigilance a pu faiblir ici ou là.

Nous progressons maintenant au bord d’un ruisseau, en contrebas du chemin. Nous n’avons croisé âme qui vive jusqu’à présent. La végétation est plus aérée, l’ombre des grands arbres : pins, frênes, hêtres… freinant la pénétration des rayons du soleil au cœur de la forêt. D’un coup de coude bien senti, Quentin propulse Sébastien vers le cours d’eau. Surpris, ce dernier se rattrape de justesse aux quelques branches qui jaillissent des bosquets alentours. Ca ne l’empêche pas de rire de ce coup de Jarnac. Nous reprenons notre marche. Nouveau coup de coude quelques minutes plus tard. Sébastien perd cette fois l’équilibre, trébuche, glisse et se retrouve un pied dans la vase à quelques centimètres du bord du ruisseau, l’autre pied replié sur le haut du talus. Il s’agrippe aux arbrisseaux qui se trouvent à portée de sa main, le bras étiré au maximum… Si le sourire reste figé sur ses lèvres, il a viré légèrement au jaune. Damien et moi, fermant la marche, nous regardons, dans un même mouvement instinctif. La même idée nous traverse en effet l’esprit au même moment. Nous nous précipitons de part et d’autre de Quentin et l’attrapons, l’un par les jambes, l’autre par les bras. Ce dernier, surpris à son tour, se met à se dandiner comme un ver de terre, brinquebalant le sac à dos coincé autour de son épaule, qui érafle le sol. Le maintenant fermement agrippé, nous approchons, Damien et moi, notre proie au plus près du cours d’eau et, suivi des yeux par Sébastien redevenu hilare, nous lâchons Quentin dans l’eau, dans un léger mouvement de balancier. Celui-ci s’affale dans le lit du ruisseau, dans une grande gerbe d’eau mêlée de vase. Il manque de suffoquer de rire, nullement offusqué de la manœuvre. Il se relève, le cul et la paume des mains barbouillés de boue. Prudemment, tous les trois nous avons reculé au milieu du sentier. Quentin s’élance hors du ruisseau et se met à nous courir après ; nous nous éparpillons dans les sous-bois, tentant de fuir. C’est Damien qui est le premier pisté ; Quentin sait pourtant qu’il ne fait pas le poids devant la corpulence et la taille de ce dernier. Ca ne l’empêche pas de tenter d’obtenir réparation de l’affront qu’il lui a fait subir. Quelques dizaines de mètres plus loin, Quentin abandonne Damien et bifurque brusquement en direction de Sébastien. Celui-ci est cependant trop loin pour se laisser rattraper. Quentin se rabat donc vers moi, au moment où il m’aperçoit me retourner pour savoir ce qu’il en est de cette course-poursuite. Je me laisse ainsi surprendre. Quentin se jette à mon cou et m’étreint le crâne, veillant bien à m’enduire de la boue dégoulinante de ses mains… Ce qui ne m’empêche pas de le plaquer contre moi, passant mes deux bras autour de son torse, pour tenter de le soulever et de marcher ainsi en le portant littéralement à bout de bras. Je ne fais naturellement pas dix pas dans cette posture, mais suffisamment toutefois pour le faire chanceler. Je suis presque aussitôt rejoint par Sébastien et par Damien, qui en profitent pour relever Quentin de nouveau par les jambes. Et, d’un pas vif, nous retournons au bord de l’eau pour l’y replonger. Il se laisse projeter une seconde fois dans le lit du ruisseau, pour un nouveau bain improvisé. Dans sa chute, il sait néanmoins nous attirer à lui et nous ne pouvons résister à plonger dans l’eau jusqu’aux chevilles ; nous savons malgré tout, Sébastien, Damien et moi conserver notre équilibre…

Beau joueur, Quentin se relève et nous annonce vouloir faire la paix. Il essaie de se rincer le derrière à grande eau. Et nous propose de poursuivre notre progression en marchant cette fois dans le lit du cours d’eau. D’abord dubitatifs, nous nous laissons convaincre, en nous étant assurés, au préalable, que Quentin prenne bien la tête de la marche : nous l’avons ainsi bien à l’œil !

Nos pérégrinations nous amènent, au bout de quelques centaines de mètres, dans une petite clairière. C’est là que Quentin décide de fixer notre « camp » en déposant son sac à dos à terre et en s’y laissant ensuite tomber. Damien en fait autant ; Sébastien et moi, plus dubitatifs, restons debout à détailler le paysage alentours. Pour ma part, je m’assieds apès un rapide tour d'horizon, tandis que Sébastien persiste à rester debout. Quentin, lui, s’allonge sur le dos, les bras croisés sous la tête. J’ai faim ! Tiens ! Sers-toi ! Quentin désigne le sac à Sébastien, de son pied droit. Celui-ci s’accroupit et, tirant la fermeture-éclair, il en sort un paquet de gâteaux, dont il se met à déchirer l’emballage. Bien élevé (!), il tend d’abord la boîte à chacun de nous – qui nous servons – avant de prendre un gâteau sec à son tour ; nous grignotons ainsi, sans façon. Sébastien tire ensuite du sac une bouteille d’eau, à laquelle il boit avidement. Je la récupère ensuite pour me désaltérer, moi aussi. Nous n’avons, tous, pratiquement, échangé aucun mot.

Rassasiés, si l’on peut dire, chacun de nous s’étend sur l’herbe et se met à contempler le ciel. Il fait grand beau, aucun nuage à l’horizon, juste une petite brise. On est bien.
 
Re: Guitare [English Version included]

Que dire... Je voudrais y être!

What can I say... I'd want to be there!
 
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