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Guitare

Re: Guitare [English Version included]

Thank you!!
Naked strolls in the woods!!!!! Great story
Awaiting the next chapter with interest
Harry
 
Re: Guitare [English Version included]

Chap. XXI

Nous sommes là à rêvasser : Quentin, allongé, les bras repliés sous sa tête ; moi, allongé aussi, pas très loin ; Sébastien, qui a décidé d’utiliser sans gêne mon ventre comme oreiller ; et même Damien, qui utilise, lui, ma cuisse droite, de même. Ces deux-là sont donc côte à côte à papoter comme deux commères. Je les écoute, gardant pour ma part le silence, impressionné par la connivence qui semble poindre de leurs discussions ; tandis que leur conversation porte sur tout et sur rien, je reste ébahi par les rires et les exclamations qui ponctuent les répliques de chacun. Je repense à ce qui s’est passé à la maison et j’ai – je l’avoue – un peu de mal à accepter que ce dialogue soit aussi riche et aussi animé entre eux. J’ai l’impression d’avoir manqué quelque-chose, comme si je n’étais bon qu’à servir de poupée gonflable, sans âme, sans sentiment. Serait-je jaloux ? Oui, je l’avoue sans fausse honte ! J’aimerais que ma « relation » avec Sébastien – si je peux parler ainsi – ne soit pas seulement sexuelle – encore qu’il s’agit là d’un grand mot – mais que la complicité que j’avais cru déceler entre nous deux soit totale… Mon Dieu, je suis en train de virer hystérique !…
Quentin opère un mouvement de rapprochement vers moi, en se retournant sur le ventre et rampe dans ma direction. A quelques centimètres de mon visage, le voilà qui se penche vers moi et commence à me parler en me soufflant dans le nez.

– Ca va ma biche ?!

Je le regarde en souriant à demie. J’attends en fait de voir où il veut en venir : j’ai appris que ce rituel annonçait toujours quelque-chose d’inattendu…

– On n’est pas bien, là ?! Hum ?!

Et Quentin de poser sa tête dans le creux de mon cou… Me voilà coincé de haut en bas par mes trois compères qui me prennent vraiment pour le traversin de service !

Quentin retourne la tête, les yeux braqués cette fois sur mon menton. Avec sa main droite, il commence à passer ses doigts sur le contour de mon profil, depuis la gorge jusque dans les narines… Je me disais aussi ! Il coupe ensuite quelques brins d’herbe et commence à me chatouiller le nez, les yeux, la bouche, sachant pertinemment qu’il bloque mon bras gauche, de par sa position sur moi. Je n’ai donc plus que mon bras droit pour l’empêcher de me faire éternuer ! Je lui arrache l’herbe des mains.

Il retourne une nouvelle fois la tête vers celles de Sébastien et de Damien, posées sur le bas de mon corps. Il a arraché entre temps une nouvelle poignée d’herbe et se met à titiller mon bas-ventre. Le voilà qui tente maintenant de me toucher la bite ! Il essaie de faire un lasso avec ses minuscules brins d’herbe pour me la prendre d’assaut… Il n’a peur de rien ! Non pas que je prétende en avoir une gigantesque – je ne suis pas présomptueux à ce point – mais ses fétus sont tellement petits qu’il est déjà difficile de les assembler… alors de là à vouloir en faire un lasso pour prendre ma bite au vol ! D’ailleurs, énervé de ne pas y arriver, après de multiples tentatives, il se met rageusement à me la tripoter. Ses gestes brusques finissent par attirer l’attention de Sébastien qui tourne légèrement la tête, regard oblique, pour voir ce qui se passe, suivi de peu par Damien qui relève la tête, lui, et la tourne vers mon entrejambe. Silence des deux – Damien soucieux, Sébastien rieur comme à son habitude. Quentin lève les yeux vers eux à son tour. Regard d’ange. Ou plutôt regard du petit garçon pris la main dans le sac qui tente de faire accroire que ce n’est pas lui !…

Quentin se lève illico et propose à la cantonade ce qu’il appelle un « concours de tir à la bite ». Littéralement un tir à la corde mais où l’on tire la corde à soi avec sa bite et non avec ses mains. Chacun s’esclaffe de cette nouvelle trouvaille encore plus farfelue que les précédentes. – Pas chiche ! C’est ainsi que Quentin nous met tous au défi. Nous nous regardons, un peu ahuris. Quentin a déjà bondi sur son sac et en sort, dans un geste belliqueux, le rouleau de scotche marron. Bon. Il a juste oublié les ciseaux ou un couteau, mais cela ne l’empêche pas de le couper avec ses dents, après bien des difficultés d’ailleurs…

– Concours en trois manches ! Celui qui gagne à chaque fois rencontre le vainqueur de l’autr’ poule, jusqu’à ce qu’i’ y ait plus qu’un gagnant ! OK ?

Une fois de plus nous nous laissons prendre au jeu et à la frénésie de Quentin qui ne cesse de ponctuer ce week-end de moments plus loufoques les uns que les autres, mais qui, nous le reconnaissons tous sans pour autant le lui avouer, met bien de l’ambiance dans ce week-end !

Quentin tient absolument à démarrer la compétition contre moi. Il déroule donc un bout de scotche et se l’enroule autour de son pénis. Il ne manque pas ensuite d’attacher l’autre bout autour du mien, en le faisant lui-même et en refusant que je le fasse : je m’y prendrais mal et fausserais ainsi le jeu à ce qu’il paraît… Mon œil, oui ! D’autant que, non seulement, une fois de plus, il me malaxe mon engin, mais trouve le moyen de coller quelques poils sur le scotche. J’ai beau protester, rien n’y fait : il faut que ça tienne, me dit-il !…

La manche se joue en trois rounds. Damien est préposé au chronométrage : dix secondes pour chaque round. Nous avons, dans une clameur unanime, tous les trois réussi à convaincre Quentin de rabaisser le temps à dix secondes et non pas vingt ou trente comme il l’envisageait : beaucoup trop long.

Nous nous positionnons chacun à un bout, pour tendre la « corde » improvisée. Au top départ donné par Damien, nous reculons : nos deux bites se dressent à l’horizontale, le scotche s’étend de tout son long, nous tirons, nous tirons… L’effet ficelle me comprime le pénis, il provoque une douleur certaine ; le fait que Quentin me l’ait enveloppée sans dégager les poils augmente cette douleur. Nous tirons toujours. Nous tirons, nous tirons. Et crac ! Mon nœud cède le premier dans un grand déchirement… et un grand cri de ma part également : quelques poils de couilles épilés par la même occasion ; ça fait un mal de chien ! Je ressens comme une déchirure de la peau autour de ma bite ; elle est d’ailleurs toute rouge sur le dessus. Je sautille d’un pied sur l’autre, croyant, dans un geste de protection, pouvoir apaiser la douleur en l’enveloppant de la paume de mes mains. Bien évidemment, ça ne sert à rien. Mon visage se contorsionne, ma bouche se tord en de multiples rictus. Je souffre le martyre…

Je suis furieux de ce coup tordu de Quentin, qui, lui, tout en ayant manifestement mal à la bite, a surtout mal au ventre à force de se gondoler en me voyant réagir de la sorte ! Je fonce sur lui, d’un pas vif, à très grandes enjambées et, récupérant la longueur du scotche tombé à terre, je commence, d’une main à lui tirer sur la bite avec le bout de cette fausse corde restée attachée, de l’autre main à lui entourer l’étendue restante de scotche autour de sa bite et aussi de ses couilles, comme on ficelle un saucisson… Il tente bien de m’en empêcher, mais assez mollement, je dois dire ; il ne cesse de s’étouffer de rire ! Les deux autres ne sont d’ailleurs pas en reste qui sont littéralement pliés en deux, riant à gorges déployées devant la situation et ma mine furibonde. Ah ça, ils manquent singulièrement de charité ! Mais ils ne perdent rien pour attendre, leur tour aussi viendra et je ne manque pas de le leur rappeler, comme une ritournelle.

Après quelques instants de coups lâches sur la poitrine de Quentin, je finis par me calmer. Ce dernier profite de cette pause pour m’enlacer et me glisser à l’oreille qu’il est désolé… Même si le ton pris ne me paraît pas très convainquant, je fais mine d’accepter sa contrition – je ne veux pas jouer non plus les mauvais perdants. J’exige néanmoins de reprendre les opérations personnellement en main et de faire désormais les nœuds moi-même : il s’agit de mettre à exécution ma vengeance… Pour le deuxième round qui m’oppose à Quentin, j’empoigne donc sa bite – c’est la première fois que ça m’arrive et ça me fait tout drôle. Il ne bronche d’ailleurs pas. Je m’assure que le scotche est bien enroulé autour et j’entoure la mienne avec l’autre extrémité du papier collant, avec cette fois beaucoup de précaution, en évitant toute incursion de poils !

Nous reprenons nos places pour le combat. Chronométrage. Dès les premières secondes, le scotche cède et je perds une deuxième fois. Mais en ayant moins mal quand même. Manifestement, la colle s’est bien atténuée, qui empêche au système d’attache de tenir très longtemps. Cette victoire – rapide et un peu imméritée – provoque à nouveau l’hilarité de Quentin et de Sébastien, Damien se contentant de pouffer. Je cède aussi pour ma part à la bonne humeur et demande à prendre ma revanche aussi vite que possible. Je récupère donc le scotche et cherche une partie plus résistante pour me l’enrouler une troisième et dernière fois autour de mon pénis ; en prenant toujours moult précautions avec les poils. Nous nous remettons en place. Top départ. Je tiens cette fois la distance, si l’on peut dire et, tirant, tirant toujours, c’est le nœud de Quentin qui cède sous mes coups de boutoir : c’est ma tactique pour gagner : donner du leste avant de rapidement tirer en arrière… Et ça marche. Car c’est au tour de Quentin de souffrir atrocement de l’arrachage du scotche ! Et il rit toujours, certes, mais en y mêlant des cris rauques qui traduisent ses maux… Les deux autres sont toujours pliés de rire, de voir cette fois Quentin pris à son propre jeu.

Malgré cela, je dois m’avouer vaincu, un contre deux en faveur de ce dernier. Au tour de Damien et de Sébastien de passer à la casserole. Ah, ils vont voir ce que ça fait de se faire arracher la bite… ! J’empoigne le rouleau d’adhésif et je le découpe, moi aussi avec mes dents. J’en enroule un bout autour de la bite à Sébastien, sans omettre de dégager les poils qui tenteraient de s’y glisser – ça me fait l’occasion de bien le tripoter et ce n’est pas désagréable, ma foi ! Je me tourne ensuite vers Damien et je fais de même – pour lui aussi, c’est la première fois que je peux « entrer en contact » de cette façon… Entre temps Quentin a récupéré des mains de ce dernier le chronomètre – sa montre en fait – et, d’une voix de stentor , il les invite à se mettre en position.

Au premier round, c’est Damien qui gagne. Il a tiré tellement fort sur la « corde » que Sébastien s’est laissé surprendre et, dans un immense cri de douleur, s’est plié en deux à la suite du décrochage du scotche autour de sa bite, qui paraît lui avoir fait un mal de chien… Il ne rit plus du tout, tellement il souffre. Les deux autres par contre, Damien et Quentin, eux aussi sont pliés, mais de rire ! Les mésaventures des autres font toujours rire l’être humain. Pour ma part, j’ai également tellement été surpris de la rapidité de l’action que j’en suis d’abord resté muet d’étonnement. Puis, voyant la détresse de Sébastien, je me précipite vers lui pour tenter de le réconforter ; en lui posant d’abord la main sur l’épaule et en me penchant vers lui pour lui demander si ça va. Devant son absence de réponse, je me penche sur lui et, passant mon bras autour de ses épaules, j’essaie de le consoler ; je le presse contre moi, sans mot dire – aucun mot ne peut apaiser la douleur. Le mal a d’ailleurs été tellement violent que ses yeux sont légèrement baignés de larmes : réaction épidermique du corps humain… Lorsque je m’en aperçois, je fait pivoter Sébastien sur lui-même, légèrement de côté, pour le masquer à la vue des autres : pas besoin qu’ils voient qu’il pleure – malgré lui – et le traitent de chochotte ! Au bout de quelques minutes, il se redresse enfin, s’essuie les yeux du revers de la main ; je me détache de lui aussitôt et reformule ma question de savoir si ça va. Il me regarde, l’œil légèrement rougi, baisse son regard sur sa bite, l’ausculte, examine l’étendue des dégâts et me répond finalement par l’affirmative : – Putain ! Ca fait un mal de chien, ce truc !

Les autres, qui se sont rapprochés après s’être remis de leur fou rire, se remettent à se gondoler en entendant cette réplique. Je souris pour ma part et, à l’attention de Sébastien, je lui confirme que je m’en suis bien rendu compte lorsque je suis, moi aussi, passé à la casserole tout à l’heure. Ce qui, entre parenthèses, l’avait bien fait marrer lui aussi…

Je lui demande néanmoins s’il consent à poursuivre le deuxième et le troisième rounds ou s’il préfère arrêter. Mais avant même qu’il ait répondu, Quentin, qui tente de se reprendre, proteste et exige que le jeu aille jusqu’à son terme ! Sébastien ne peut donc qu’acquiescer et je récupère le scotche à terre qui pendouille de la bite de Damien. Je l’étudie minutieusement, à l’endroit où il était accroché à Sébastien, pour y déceler une quelconque trace de résidu de peau de ce dernier ; je n’y trouve qu’un ou deux poils de couilles, mais rien d’autre. J’appuie du plat de la main aux endroits ayant servi pour savoir s’ils restent collants et, avec moult précautions, je propose à Sébastien de re-fixer le scotche autour de son pénis. Il se laisse faire, tout en contractant le ventre en réaction, craignant de raviver la douleur. Je fais naturellement bien attention et, en usant du plus de douceur que je pense possible, j’enroule à nouveau le scotche. J’aime sentir sa bite sous mes doigts, dans la paume de ma main, écarter ses couilles, retirer les poils – oui, tenir tout simplement en main son engin…

Au deuxième round, c’est encore Damien qui gagne : comme pour la manche entre Quentin et moi, le scotche n’est pas suffisamment résistant à plus d’un assaut et se décroche vite. Le coup a été toutefois moins rapide et donc, moins violent. Je reconnais que Damien a fait attention cette fois – il a quand même du cœur ! Sébastien a très vite retrouvé des couleurs et affiche son sourire aux lèvres. Mais il a eu beau se battre pour tenter de remporter la manche, rien n’y a fait. La « corde » a cédé et, mécaniquement il s’est protégé la bite de ses mains. La douleur n’a pas été aussi forte ; aussi il se découvre rapidement.

Pour le troisième round, je suggère à Sébastien de faire, comme je l’ai fait pour moi, de choisir un endroit plus résistant du scotche pour qu’il tienne mieux. Avec son assentiment, je cherche donc à l’accrocher un peu mieux pour qu’il gagne au moins une fois. Nous échangeons tous les deux sur la meilleure position possible et, ensemble, nous enroulons le scotche du mieux que nous pouvons. Malgré cela, Sébastien perd ce troisième round, sans appel. Quentin se précipite vers Damien, lui lève le bras en signe de victoire, avant de venir vers Sébastien et de lui poser un baiser sur le front en signe de consolation. Ce dernier s’amuse de son geste d’amitié. Damien se décroche le scotche et Quentin lui propose de le prendre au combat pour déterminer le vainqueur de l’épreuve. Je découpe donc une nouvelle longueur d’adhésif et je commence à enrouler chaque extrémité autour, respectivement, de la bite de Damien, puis de celle de Quentin. Sébastien, lui, récupère la montre-chronomètre de Damien.

Au premier round, le combat paraît vraiment serré. D’autant que j’ai pris un malin plaisir à bien enrouler chaque bout de scotche autour des bites des deux concurrents, en n’omettant pas – petite vengeance personnelle – quelques poils, histoire de les voir souffrir en cas de défaite… Mais, connaissant la tactique de Damien, Quentin a tenté de réagir plus vite que lui et a tiré, le premier, le plus fort possible sur le ruban pour le faire céder. Or, comme les deux ont agi de même simultanément, la « corde » n’a fait que se tendre au maximum, tirant sur leur bite au point de les faire gémir, les obligeant dare-dare à se rapprocher l’un de l’autre !

Mais, à peine, se sont-ils avancés que Damien tente de prendre Quentin par surprise et se recule aussi sec. L’effet joue à plein et le scotche cède sous le cri de Quentin. Lui aussi souffre de l’arrachage soudain de l’adhésif de sur sa bite et se tord – chacun son tour – à nouveau de douleur ! En fait, son rire se mêle à ses râles ; il est beau joueur… Il n’empêche que le coup a été brutal et que pour ce qui est de l’épilation des poils de bite, déjà qu’en temps ordinaire c’est délicat (!), mais effectué de cette manière… Il plaque donc ses deux mains sur sa bites et sautille d’un pied sur l’autre en soufflant fort. Sébastien et Damien rient tous les deux à gorges déployées ; moi, je ricane : - Ah, tu vois ! hein, tu vois… ! Je tiens ma revanche – mesquine, je l’avoue.

Nous nous repositionnons tous pour le deuxième round. Je récupère le scotche qui traîne à terre et le rembobine autour de la bite de Quentin. Ce dernier s’assure qu’il est bien fixé, refait de lui-même un tour supplémentaire autour du pénis : il veut gagner, cette fois, et sait que les deuxièmes manches ne sont jamais à l’avantage du perdant de l’épreuve précédente… Au top départ, chacun essaie de tirer la « corde » à lui. A grands coups de boutoir. Comme elle résiste bien, Damien et Quentin agissent par à-coup. Après une dizaine de tentatives, c’est Quentin qui gagne. Le ruban cède et se décroche de Damien, mais là aussi, ça se passe moins violemment et, s’il ressent bien quelques douleurs, qui l’incitent à couvrir sa bite quelques instants de ses mains, elles sont quand même nettement atténuées.

La partie est serrée : un point partout. C’est donc la belle qui se joue pour savoir qui va remporter le jeu. D’un commun accord, il est décidé de découper une nouvelle longueur de scotche plutôt que d’utiliser celle-là. Comme si on repartait à zéro. Le vainqueur n’en sera que plus méritant. Je cisaille donc le rouleau avec mes dents et j’enroule chaque bout autour de leurs bites, en faisant bien trois à quatre tour de chaque pour être sûr que ça tienne. Les deux se mettent en position, genou droit et bras légèrement pliés, poings serrés, mine de combattant affichée. Top départ. Ca tire, ça tire, provoquant cris d’orfraie de chaque concurrent devant leur bite tendue au maximum. Celles-ci s’allongent, s’étirent. Ils sont obligés, comme auparavant, de revenir sur leurs pas pour atténuer les souffrances que le tir provoque. Chacun essaie de prendre l’autre par surprise, mais, à force, ils savent s’y préparer et contrer. La manche dure donc plus longtemps et, au bout des dix secondes réglementaires, personne n’a cédé. C’est pourquoi, dans la clameur, il est convenu de rejouer la partie.

A peine le chronomètre enclenché, Quentin tire d’un coup sec, au risque de se « décrocher » lui-même la bite. Mais le résultat est là : le scotche cède et se déchire de celle de Damien. Quentin a gagné ! Mais Damien, comme lui, comme moi, comme Sébastien, ne peut réfréner un cri de douleur. Le décrochage soudain et brutal du scotche est un vrai supplice. Il se tord en deux, tombe même les genoux à terre, recroquevillé sur lui-même. Le calvaire est d’autant plus grand que j’avais pris bien soin, outre de coller quelques poils – mais ça encore, ce n’est rien – d’entortiller le scotche plusieurs tours autour de son pénis… Damien a vraiment mal. Nous nous précipitons sur lui pour le soutenir. Comme pour Sébastien, je l’enroule de mes bras, agenouillé à ses côtés. Sébastien s’assied devant lui et lui prononce des paroles de réconfort. Quentin ravale sa victoire et se penche vers lui, main à plat dans son dos, en ne cessant de le questionner : – Ca va ? Ca va ?

Damien a vraiment très mal. En ôtant sa main, celle-ci est légèrement maculée de sang : une partie de la peau a bien été arrachée – superficiellement certes, mais quand même. La rougeur est là. Elle est aussi sur les joues de Damien, ses yeux étant également baignés de larmes. Il tente quand même de faire bonne figure.

Naturellement, Quentin n’a pas pensé à emmener de trousse à pharmacie et nous ne disposons d’aucun moyen pour soigner Damien. Ce dernier se relève et nous assure – sans grande conviction – que ce n’est rien, que ça va passer, qu’il n’y a pas besoin de nous en faire. Sa voix est pâteuse. Il s’écarte légèrement du groupe, s’essuie le visage du revers de la main. Fait mine de nettoyer ses lunettes. Damien s'étant relevé, Quentin se croit autorisé à crier sa joie : il entraîne Sébastien par le cou et sautille à droite à gauche à qui mieux-mieux. Je préfère, moi, m’approcher de Damien, qui nous tourne le dos. Je repose à nouveau, d’abord ma main, puis mon bras gauche, autour de ses épaules.

– Ca va ?

– Oui ! Ca va mieux !

C’est dit après un léger temps de silence.

– Ca m’a fait super mal, tu sais ?!

Il me regarde en prononçant ces paroles. Son visage est encore rouge de chaud. Ses yeux aussi sont rougis. Au moment où il parle, les larmes n’ont pas totalement disparu. Il s’en aperçoit et détourne la tête pour terminer de s’essuyer les yeux. Je détache ma main gauche de son épaule et vient la poser sur sa joue pour le forcer à re-pencher la tête vers moi.

– Eh… ! C’est pas grave, tu sais ?!

Je lui dépose un baiser sur la joue. L’envie a été la plus forte, soudaine, irrépressible. Ce n’est qu’après coup que je réalise la folie de ce geste. Mais Damien semble l’apprécier sur l’instant. Il me sourit timidement. Repositionne ses lunettes sur son nez. Penche légèrement la tête sur moi, effleure mon cou avec son front. La scène dure une fraction de seconde. Puis il se reprend. Il se détache de moi et rejoint les deux autres, ma laissant un peu planté là. Surpris, il me faut un certain temps avant de reprendre mes esprits. Avant de le suivre et de retrouver mes compagnons.
 
Re: Guitare [English Version included]

Alors là, je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce nouveau jeu entre les protagonistes!!! J'ai l'impression à la lecture de ce récit de toujours tourner un coin sans savoir quelle nouvelle rencontre je vais faire de l'autre côté... Bravo! Et, comme vous le savez déjà: j'en veux plus!


Well! I must admit I didn't expect this new game between those characters!!! Reading this story, I feel like I'm on an obstacle course and that a new encounter is awaiting behind each corner... Bravo! And, as you already know: more, I want more!
 
Re: Guitare [English Version included]

Most odd! Do I gather that this activity was with flacid cocks? Or have I missed something? If I had played this game, I'd have been uptight, upright, and awaiting my cum-uppance in less than a minute.
 
Re: Guitare [English Version included]

Thanks..... Ouch indeed & OOOOooooh !!!
I await hopyra's reply with great interest !
Veerry interesting chapter, all testosterone & Male bonding.... Very painful. Where now???
Harry
 
Re: Guitare [English Version included]

pour calmer la douleur, je connaissais (et attendais donc) les bisous là où ça fait mal... :kiss:
 
Re: Guitare [English Version included]

Chap. XXII




Lorsque je reviens vers le groupe, je ressens comme une certaine pesanteur dans l’air. Si Quentin est toujours aussi volubile, devisant gaiement avec Sébastien, qui l’é-coute le sourire perpétuellement figé aux lèvres, Damien, lui, est assis et semble encore souffrir de ses mésaven-tures avec le scotche… Et s’il écoute les deux autres, il ne bronche pas et sa mine est plutôt renfrognée. Ses mains sont d’ailleurs toujours réunies en coque autour de sa bite. Lorsque j’approche de lui, j’ai beau le regarder, intensément, lui ne lève pas les yeux vers moi. J’espérais pourtant… Quoi, d’ailleurs ? Je ne sais pas vraiment ! Damien reste mystérieux pour moi. Renfermé sur lui-même, je ne sais jamais ce qu’il pense, ni ce qu’il veut. Il est passé ces dernières quarante-huit heures de moments d’intimité et de complicité offerts – loquace chez lui samedi matin, affectueux la nuit passée – à des réactions de froideur – comme en ce moment-même.

Je m’assieds donc un peu en retrait, en essayant de ne plus faire attention à lui. Je me dis que ce garçon est lunatique et qu’il me faut faire avec ses jours « avec » et ses jours « sans ». Pour l’instant, c’est un jour « sans » ! Je me tourne vers Quentin et tente de me raccrocher à leur discussion. Ce denier, à mon approche, s’accroupit vers moi tout en poursuivant sa conversation avec Sébastien. Lui-même n’a alors d’autre choix que de s’abaisser à son tour. Il s’accroupit lui-aussi. Nous devisons tous les trois. Notre grand sujet, ce sont les bandes dessinées : Sébastien est un passionné de mangas japonais, tandis que Quentin est plus porté sur le fantastique. Pour ma part, je préfère les classiques. Chacun exprime son point de vue et raconte les passages de ses bandes dessinées fétiches, histoire de convaincre les autres du bien-fondé de ses goûts. A plusieurs reprises, Quentin tente d’inter-roger Damien sur ses préférences, mais il se heurte à des bribes de réponses qui n’encouragent pas à poursuivre.

Puis la conversation s’éteint naturellement. Pendant quelques instants, le silence se fait, juste rompu par une légère brise qui souffle dans le feuillage des arbres environnants. Fatigué de se tenir recroquevillé, Quentin s’assied franchement, le cul par terre, tourné vers moi. Sébastien ressentant le frais, se relève quelques secondes ; il tente de se réchauffer sommairement en se frottant les bras croisés. Quentin et moi le regardons faire, sans un mot. Soudain, il m’enjambe et vient s’asseoir juste devant moi, entre mes deux cuisses ; il vient s’appuyer le dos tout contre moi ; et il plie ses genoux pour faire écran devant son ventre. Je l’entoure de mes bras, allant jusqu’à poser mon menton sur son épaule. Je le frictionne pour tenter de le revigorer. Quentin m’observe à la manœuvre. Il ne bronche pas. Pas même un petit sourire en coin…

Il prend au contraire la peine de relancer la discus-sion, faisant mine d’ignorer la situation pourtant suffi-samment explicite entre Sébastien et moi. Ce dernier, nullement gêné – sans doute n’y voit-il pas de mal – accroche aussitôt et le dialogue reprend. Pour ma part, je ne pige pas grand-chose à la faune et à la flore, aussi j’écoute plus que je ne participe au débat. Sébastien en revanche est un vrai passionné de nature, au point qu’il nous dit souhaiter s’orienter vers les métiers de l’environ-nement, plutôt d’ailleurs en apprentissage qu’en suivant des cours classiques, trop théoriques pour lui – j’ai déjà eu l’occasion de le dire : les études, c’est pas son truc… Quentin aussi est passionné d’écologie et revendique ouvertement ses préférences politiques pour l’altermon-dialisme et son étendard pour la préservation de la nature. La discussion est animée, mais tous les trois, nous sommes sur la même longueur d’onde, même si j’inter-viens peu. J’ai la sensation que Sébastien est heureux que je partage ses vues, même s’il se situe moins sur le plan politique et se contente d’exprimer son intérêt et sa sensibilité pour la nature, dans ce qu’elle a de très concret.

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Quentin n’a pas commenté sur l’instant le fait que Sébastien vienne se blottir près de moi, en toute simpli-cité – comme tout ce qu’il fait – mais il ne peut s’empê-cher quand même d’y faire allusion sous une autre forme… Il finit en effet par se lever et va se plaquer dans le dos de Damien, genoux en terre, buste dressé. Il passe ses bras autour de lui, commence à le bécoter en ne cessant, entre deux baisers – sur les joues, sur les tempes, sur le front, sur le crâne – de lui demander s’il va bien, comment il se fait qu’on ne l’entende plus, s’il boude, s’il a mal quelque-part… Cette dernière question le fait réagir et il lève la tête vers Quentin, en le fixant d’un regard éloquent ! C’est le prétexte que Quentin cherchait pour lui chatouiller le ventre, en tortillant son filet de poils du nombril autour de ses doigts, avant de glisser plus avant sa main dans son pubis jusqu’à effleurer la base de sa bite. – C’est là qu’ t’ as mal, ma biche ? …avec un ton ingénu, en lui décochant un gros smack sur la joue. La biche en question lui envoie une légère claque sur la joue pour faire stopper la progression de sa main baladeuse. Nullement assagi, Quentin poursuit au contraire son exploration et se met à glisser un doigt sur l’avers de la bite de Damien, juste à l’endroit où elle est éraflée. Il reçoit en retour un coup de coude puissant dans les côtes qui le font décoller de Damien et se replier de douleur quelques minutes. Damien n’a pas bougé et ne se retourne pas sur sa victime. Sa mine n’est cependant plus renfrognée ; elle affiche une certaine sérénité.

Quentin se relève enfin et se plaque à nouveau contre Damien. Ce n’est pas un « petit » coup à l’estomac qui va l’arrêter ! Il recommence donc à glisser le plat de sa main d’abord sur la poitrine de Damien, allant de l’un à l’autre de ses tétons, pour redescendre sur son nombril, suivant le creux de son torse, et plonge encore dans son pubis. Il prend néanmoins les devants, en plaquant son autre bras autour de Damien, tentant de bloquer les deux bras de ce dernier et s’éviter ainsi toute réaction intem-pestive… Il lui susurre dans l’oreille des mots apaisants, comme s’il parlait à un enfant apeuré ! La scène, vu de l’extérieur, est assez comique. Nous ne nous gênons pas, Sébastien et moi, de ricaner aux éternelles pitreries de Quentin.

Bien évidemment, Quentin ne peut qu’agir dans la démesure, surtout lorsqu’il s’agit de faire des conneries. Aussi, sa main, d’abord hésitante, stoppée temporaire-ment sur le pubis de Damien, se hasarde toujours plus et empoigne cette fois ses couilles, à pleine brassée…

– Dada a mal, hein… ?! C’est ici qu’ Dada a bobo ? Tu vas voir… ! Tonton Quentin va réparer ça !

Et le voici qui se décroche de Damien, s’agenouille sur le côté au point de se plier en deux et se met à souffler doucement sur sa bite, comme une mère souffle sur la plaie de son petit enfant pour en atténuer les souffrances. Pendant toute sa manœuvre, Quentin n’a pas cessé de tenir bien en main les couilles de son ami. La scène est franchement burlesque et le voir accroupi de la sorte à souffler sur le pénis endolori de Damien – sur sa propre en main en fait, dans la mesure où cette dernière le recouvre entièrement – nous fait nous esclaffer, Sébastien et moi !

Quentin, en entendant jaillir nos rires, relève la tête et se tourne vers nous, dans une mimique à la Louis de Funès. Damien profite de cet instant d’inattention pour, d’un geste brusque, retirer la main « mal placée » de Quentin, en lui lançant : - Ôte tes sales pattes de là ! Il se redresse lui-même sur ses genoux et, sous nos yeux, tous les deux se mettent à combattre à la manière des lutteurs. Deux lutteurs à l’antique, à genoux dans la terre, qui s’empoignent et s’affrontent : jeux de mains, prises de bras, contorsions, jeux de jambes, croches-pieds, crocs-en-jambe, on a l’impression d’assister à une redite des Jeux de l’Olympe dans cette petite clairière. Les deux garçons n’ont évidemment pas le même gabarit et, très vite, Damien prend le dessus, sous les cris de gorets égorgés de Quentin, qui nous appelle à la rescousse, tablant sur une bagarre généralisée pour neutraliser son adversaire !

Ne résistant pas à son appel, toujours prompts à combattre la veuve et l’orphelin, Sébastien et moi nous nous levons d’un bond et nous nous joignons aux deux autres, pour une lutte sans merci à trois contre un. Une mêlée indescriptible s’ensuit, qui ne distingue pas qui est dessus de qui est dessus ; les alliances se renversent… Puis tout s’enchaîne à la vitesse grand V sans que nous ne comprenions pas très bien ce qui a pu le provoquer. A un moment donné en effet, Sébastien et Damien se retrouvent à combattre l’un contre l’autre, genoux plantés à terres, cuisses dressées, postérieurs offerts, dos aplatis, bras et mains enchevêtrés. Avec Quentin nous luttons de notre côté, ou plutôt en-dessous des deux autres, avachis à même le sol. Soucieux toutefois de nous préserver, nous nous écartons légèrement d’eux. Si Damien est nettement mieux bâti que Sébastien, ce dernier a l’agilité de sa plus petite taille, un poids plus léger aussi – 58 kg je le rappelle – et surtout l’expérience des combats de boxe thaïs. Leur assaut débute bien. Mais, sans bien savoir quand ni comment, il semble que, au cours d’une prise qui les a faits rouler sur le dos par terre, Sébastien effleure les couilles – ou la bite ? – de Damien lorsqu’il s’accroche à sa cuisse gauche pour tenter de le retourner comme une crêpe et de reprendre le dessus du combat. Ce frôlement provoque alors une colère noire de Damien qui se met à vociférer et traiter Sébastien de tous les noms. Sa réaction aussi soudaine que violente nous coupe le souffle à tous les trois, Sébastien en abandonnant même son action.

Je regarde Damien interloqué. Profitant de l’effet de surprise, celui-ci s’est redressé. Il projette brusquement Sébastien au sol sur le dos et commence à s’acharner sur lui en lui assénant des coups de poing sur tout le corps, ventre compris. La lutte tourne au pugilat. Naturellement l’un de ces coups, pour ne pas dire plusieurs, lui coupent la respiration et lui font frôler l’apoplexie. Nous sommes alors obligés, Quentin et moi de nous jeter sur Damien pour le réfréner et l’empêcher de poursuivre. Mais sa force est telle que nous avons le plus grand mal à le contrôler et à bloquer ses bras en arrière pour qu’il cesse de boxer Sébastien. Non content de tambouriner sur son torse, Damien hurle des insanités sur son compte, puis, alors que nous le ligotons avec Quentin, Damien s’en prend à moi et me crache des horreurs à la figure. Ca a pour effet immédiat de me détacher de lui, reculant avec effroi en arrière, déconcerté par tant de haine subite et insoupçonnée. Mais ma stupéfaction n’est que de courte durée.

Damien a prononcé un mot de trop, une injure impardonnable : le « t’es qu’un sale pédé » est le clic dans mon cerveau qui me fait basculer de l’humain à la bête sauvage. Je me jette sur lui, déchaîné à mon tour, ivre de rage. Je veux lui arracher des excuses – que je ne suis même pas sûr d’accepter. Je me mets donc à cogner Damien de tout mon soûl, quoique de manière un peu désordonnée : je ne me suis jamais battu en dix-huit ans et je n’ai que « l’expérience » des films de cinéma… Ca ne m’empêche pas de frapper de toutes mes forces. Et de recevoir aussi des coups de Damien, qui n’est guère moins brutal que moi. Sébastien toujours K.O., Quentin se retrouve seul à jouer les médiateurs et tente d’éviter que cette balade ne tourne au cauchemar absolu. Il hurle que nous cessions la bagarre et que nous revenions tous les deux à plus de raison. Il essaie de nous retenir l’un ou l’autre en s’agrippant à nos bras pour les ficeler avec les siens, mais il se retrouve à chaque fois au milieu des coups. Il invective Sébastien l’intimant de reprendre au plus vite ses esprits pour lui prêter mains fortes. Mais lui n’est pas pressé de se mêler à ce conflit : d’abord parce que c’est lui que Damien a commencé à boxer, ensuite parce que l’injure que m’a assénée Damien paraît lui faire un peu peur et qu’il ne semble pas pressé de voler à mon secours… C’est ce que je remarque au bout de quelques instants et c’est ce qui m’incite à cesser le combat contre Damien, non sans lui avoir décoché une dernière droite et reçu la sienne en pleine poire, causant un gros coquart sous mon œil gauche.

Je me relève, tandis que Quentin est cramponné autour de Damien, de peur que cette accalmie n’annonce une plus forte tempête. Je fais quelques pas, le visage amer. Je pense un instant à rentrer, mais je ne connais pas suffisamment le chemin du retour et je risquerais de me perdre dans la forêt ! Le silence s’abat sur le groupe. Sébastien s’est levé lui-aussi pour se rasseoir loin de Damien… et loin de moi aussi. Damien aussi est assis, le cul par terre, Quentin juste à ses côtés. Celui-ci souffle comme un bœuf, lorsque celui-là conserve les traits froncés et hargneux. En l’espace de deux jours, me voilà traité pis que pendre par deux de mes camarades – ex-camarades – tandis que le silence du troisième ajoute à l’infamie. Je suis en moi-même furieux. Blanc de rage. Je fulmine intérieurement. Des pensées extrêmes se bousculent dans ma tête. Mon cerveau crie vengeance.

– J’ crois qu’i’ vaut mieux qu’on rentre… !

Quentin est le seul à avoir repris la parole, s’adressant à la cantonade. Mais personne ne lui répond. Damien garde les yeux baissés à terre, moi le regard dans le lointain. Seul Sébastien a levé la tête à sa suggestion. Il se relève le premier. Il s’approche du sac à dos de Quentin, ramasse ce qui était éparpillé autour et se le jette sur le dos. Quentin se lève lui-aussi et invite Damien du bras à faire de même. Ce dernier se détache aussitôt avec irritation, mais il obtempère malgré tout. Je démarre le premier, sans trop savoir la route. Quentin me rejoint, marchant à mes côtés. Il me dépasse et prend la tête de la cohorte. Derrière moi avancent Sébastien puis Damien. Le silence entre nous reste total.
 
Re: Guitare [English Version included]

Merci de nous ramener à la dure réalité de la vie d'un homme gai... Bien que, je m'en doute, ces nouveaux développement cachent assurément de futures explications et révélations... Mon côté fleur bleue ne saurait accepter autre chose!!!

Une chose est certaine: la qualité de l'écriture et le développement de la psychologie des personnages font que je retrouve ce récit avec toujours plus de plaisir d'un chapitre à l'autre... :=D:


Thank you for bringing us back to the tough reality of life as a gay man... Although, I have a felling that these new developments will bring forth more explanations and revelations... My soft and tender side wouldn't accept anything else!!!

One thing is for sure: the quality of writing and the psychological development of the characters are the reasons why it is a growing pleasure to rediscover this story at every new chapter...
:=D:
 
Re: Guitare [English Version included]

Arrête..., mais arrête..., mais arrête ! Trebs ! Tu vas finir par me faire rougir...

Vanitas vanitatum est omnes vanitas - Comme dirait le Professeur-ROLLIN, ça ne veut rien dire mais ça finit bien ce post.

Bien à toi
 
Re: Guitare [English Version included]

Arrête..., mais arrête..., mais arrête ! Trebs ! Tu vas finir par me faire rougir...

Vanitas vanitatum est omnes vanitas - Comme dirait le Professeur-ROLLIN, ça ne veut rien dire mais ça finit bien ce post.

Bien à toi

Quid novi?

Bon, bon, la modestie, ça paraît bien mais, comme disait le Père Thelmos, mon prof de latin en 1ère secondaire: Uti, non abuti!

Sérieusement, je sais que de gustibus et coloribus, non disputandum, et donc, que ceux qui, comme moi, apprécient ce que tu fais, doivent se manifester.

Je ne peux m'empêcher de te témoigner mon appréciation dans l'espoir, bien égoïste, que les chapitres se succèderont toujours à un rythme plus grand... Festina lente! ;)

Finalement, ne lit pas mes commentaires ad literam, mais age quod agis!

Vade in Pace!


(*8*)
 
Re: Guitare [English Version included]

Chap. XXIII

Tout au long du retour, mon cerveau ne cesse de cogiter. Je me repasse le film des derniers événements, de ceux des jours précédents, des paroles et des gestes qui ont été échangés, sans oublier mes propres paroles et réactions. Depuis que je me suis rendu compte que je trouvais les garçons nettement plus beaux que les filles – je suis réellement plus capable d’observer et de juger de la beauté masculine que de la beauté féminine ; je sais réellement plus facilement trouver tel ou tel garçon, tel ou tel homme, beau ou moins beau ou pas beau du tout ou moche ou très moche, qu’une fille ou qu’une femme – et sans vraiment d’avouer et me reconnaître « homosexuel » – même le mot, j’ai du mal à le prononcer et à me l’appliquer à moi-même – j’ai toujours veillé scrupuleuse-ment à ne pas tomber dans les clichés et à me fondre le plus possible dans l’anonymat du plus grand nombre. J’abhorre les grandes folles – et même si La Cage aux folles me fait hurler de rire, je trouve quand même qu’elle a fait beaucoup de tort aux homosexuels en ne les présentant que sous le seul jour de Zaza Napoli. Je ne suis pas la mode pour deux sous – les tenues hyper branchées, limite efféminées : très peu pour moi. Je veille à user d’un langage qui ne soit pas trop précieux – même si je considère que n’avoir que cinquante mots de vocabulaire est la marque des gros bœufs et que ça n’a rien à voir avec une orientation sexuelle ; en avoir cinquante et un, ou cent ou mieux même deux cents, c’est quand même mieux et plutôt un signe d’intelligence et de culture et la culture, ça n’a pas de sexe. Bon, d’accord je n’aime pas le foot, je n’aime la bière non plus, je ne fais pas des gros pets retentissants ni des plaisanteries bien grasses, mais est-ce ma faute ?

Est-ce que, malgré tous nos efforts, notre condition de gay transpire et se lit sur notre visage, sur notre corps, notre comportement, notre façon de voir le monde et d’appréhender les autres ? Est-ce que les autres le savent avant nous ? Qu’est-ce qui permet de dire que, moi, qui ai veillé scrupuleusement, depuis deux jours, à ne pas adopter de gestes déplacés, à ne pas exprimer de sentiments trop ouverts, à respecter l’espace et l’intimité de chacun, de Quentin de Sébastien et de Damien, je suis homo, alors que d’autres, tous les autres, ont eu des agissements nettement plus équivoques et qui pourraient susciter le doute dans n’importe quel esprit d’un observateur extérieur ? Ainsi de Quentin, qui ne cesse de nous tripoter, tous, qui nous léchouille et nous embrasse pour un oui ou pour un non, qui nous serre dans ses bras, qui agit envers nous comme si l’envie de nous sauter dessus le démangeait, qui m’a d’ailleurs taillé une pipe… Ainsi de Sébastien qui ne cesse de jouer les doucereux avec moi, qui lui-aussi ne s’est pas gêné pour me tripoter et qui m’a presque masturbé l’autre fois, qui vient cette après-midi de se blottir entre mes cuisses et je ne parle même pas de la nuit passée où il est resté scotché sur moi toute la nuit… Et encore Damien, oui, Damien qui me fait des grâces à me demander de rejouer, pour lui, de la guitare, qui s’inquiète de savoir si je vais bien, cette nuit, qui me dit bonne nuit, qui m’embrasse, même, tiens ! Si ça, ce n’est pas le signe d’une tendance à aimer un peu les garçons, qu’est-ce qu’il vous faut ?!… Alors, pourquoi moi ? Pourquoi est-ce qu’il faut que ce soit moi qu’on accuse de ça ? Et puis, qu’est-ce qu’il lui a pris à Damien de me cracher cette insanité à la figure, comme ça ?

Tout ça me rend perplexe, dégoûté. A nouveau la honte m’a envahi. J’ai lu quelque-part que les jeunes homos ont treize fois plus de risque de se suicider que les jeunes hétéros, notamment à cause de l’image dégradée qu’ils ont d’eux-mêmes. Ce n’est pas étonnant, vu la façon dont on nous traite ! Comme de la merde, oui ! Mais moi, je n’ai pas envie de me suicider Je les emmerde tous ! Plus nous approchons de la maison, plus je rumine et je ressasse mon envie de tout envoyer balader et de me casser d’ici. Tous des gros cons, oui ! Pas un pour racheter l’autre ! Ah ça, pour sûr, Sébastien est mignon et il en redemande de venir se coller contre moi ; il est bien content que je le bichonne et que je m’occupe de lui. Mais quand il s’agit de s’occuper de moi, il n’y a plus personne ! Quentin aussi, il me fait le coup du « reste, je t’en prie », « t’es l’ meilleur », le coup du « sans toi, ce s’ra pas pareil », mais tout ce qui compte c’est qu’on ne se foute pas sur la gueule pour ne pas gâcher son petit week-end… Un week-end de merde, oui ! De toute façon, je le savais dès le départ… ! Quand à cette merde de Damien, il s’est bien foutu de ma gueule à me demander d’aller le chercher pour l’amener ici ! Je t’en foutrais, moi, des chauffeurs pour des gros cons de son espèce. Je sens qu’il va surtout rentrer tout seul, à pied oui !

Le portail dans la grande haie de thuyas est en vue. Le silence est toujours aussi total entre nous. Il n’est d’ailleurs pas question que je ré-adresse la parole à qui que ce soit. Tant que je n’aurais pas reçu des excuses en bonne et due forme. Et il faudra mettre le paquet pour que je les accepte leurs excuses… Il est déjà tard lorsque nous franchissons les grilles de la propriété de Quentin. L’heure du souper a déjà largement sonné. De toute façon, je n’ai pas faim : leurs histoires m’ont coupé l’appétit. Je décide de rentrer dans la maison et d’aller me prendre une douche. J’hésite encore à partir maintenant ou plus tard dans la soirée. Pour l’instant, je ne pense qu’à cette douche, que je prendrai seul, loin des autres, de ces gros connards… Et puis, cette comédie de se balader à poil, ça commence à me taper sur le système. Si ça, d’ailleurs, ce n’est pas aussi un signe d’homosexualité refoulée : nous voir tous à poil pour mieux nous mater sans avoir l’air d’y toucher… Je vais me rhabiller après le passage à la salle de bain. Je rejoins donc la pièce d’eau, non sans avoir verrouillé la porte derrière moi.

En bas, les autres ne sont guère plus loquaces. Quentin est soucieux et n’a pas l’envie, du moins pour l’instant, de poursuivre ses bouffonneries. En arrivant, il file dans la cuisine trouver quelque-chose à manger pour nous quatre. Il ne sait pas encore que je ne me joindrai pas à eux. Il y est rejoint par Sébastien, qui n’a pas pipé mot non plus et dont le sourire s’est effacé de son visage. Sans exprimer sa préoccupation, il n’a plus les traits aussi rieurs que d’ordinaire. Les échanges entre Quentin et lui se limitent pour le moment à la préparation du souper. Quant à Damien, il reste égal à lui-même, c’est-à-dire muet et énigmatique. Il a sciemment choisi de ne pas donner la main pour le repas et va s’asseoir dans un des fauteuils du jardin.

Lorsque je redescends de la salle de bain, les autres sont déjà attablés et ont commencé de manger. Sympa de m’avoir attendu ! Un témoignage de plus que ma présence est indésirable. Je décide donc de continuer à ne pas leur adresser la parole, ni même un regard, mais au contraire de les ignorer superbement. Aussi, je m’active entre la maison et l’extérieur, à la recherche de mes vêtements. Je trouve enfin ce que je cherche : un caleçon, une paire de chaussettes, mon jeans et un tee-shirt – enfin secs – que j’enfile. Si j’avais bien pensé partir, je me ravise : après tout, s’ils ne veulent plus de moi, qu’ils aient le courage de me le dire franchement en face, droit dans les yeux. Moi, tant qu’on ne m’a rien dit, je me considère toujours comme invité – même si je deviens un invité isolé et écarté de tout… Ils ne savent pas ce qu’ils perdent ! Je retourne donc m’asseoir dans le salon, seul. La télévision ne m’intéresse pas, aussi je me mets à feuilleter les magazines que je trouve sur la petite table de salon. Les titres de presse ne sont pas folichons, mais il fait bien que je m’occupe.

Le repas est terminé. Personne ne m’a invité à y prendre part. C’est la remarque que je me fais, lorsque j’aperçois Quentin qui rentre dans la cuisine, à côté, des plats à la main. Quelle bande d’enfoirés, tous autant qu’ils sont ! Damien n’a pas l’air de bouger son cul de sa chaise et, alors qu’il n’avait pas aidé à la préparation du souper, il n’aide pas non plus à débarrasser la table… Sébastien en revanche ramène bien quelques affaires, mais c’est surtout Quentin que je vois s’agiter. Le repas a été vite expédié et n’a pas suscité beaucoup de commentaires. Ou alors ils ont tous parlé tellement bas que je n’ai pas entendu ce qu’ils se racontaient ! Lorsqu’il a terminé de ranger, Quentin passe quand même une tête par la porte de communication entre la cuisine et le salon : – Ca va ? Et après un blanc, il ajoute : – Tu viens ?

A sa première question, je ne réponds pas. Je lui jette plutôt un regard très noir et que j’imagine glacial. Je n’ai jamais bien su exprimer aux gens ce que je pensais ou ressentais à leur égard. Et ma seule arme, lorsque ça ne va pas, c’est le silence et le regard que je porte sur eux. J’ai bien conscience qu’il serait parfois préférable de dire les choses, même si elles risquent de faire mal, plutôt que de se réfugier dans le mutisme, mais j’ai beau me résonner, rien n’y fait. Je me tais donc une nouvelle fois et, au lieu de répondre – et de crever ainsi l’abcès – je lui lance ce que j’appelle mon-regard-qui-tue. Enfin… ce que je crois être un regard qui mitraille ! A sa seconde question, j’ai encore moins décidé d’y répondre. Aller où ? Pour faire quoi ? Avec qui ? Encore une fois, tant qu’on ne m’aura pas présenté des excuses – que tous ne m’auront pas présenté leurs excuses, je ne vois pas pourquoi je devrais continuer à les fréquenter. J’estime présentement que ce n’est pas à moi à faire le premier pas. Et les rejoindre – encore une fois, sans savoir pour quoi faire – est une forme de premier pas qu’il ne me revient pas d’engager. J’ai donc baissé les yeux et je feins l’indifférence et l’ignorance de Quentin. Celui-ci n’insiste pas. Preuve, en moi-même, qu’il ne tenait pas vraiment à ce que je vinsse… J’allume finalement la télé.

Dehors, les autres paraissent avoir rejoint la piscine. J’entends au loin les éclaboussures de l’eau. Et aussi, après quelques minutes, les discussions qui ont repris entre eux. Les loups se reparlent ! Si ma détermination reste intacte, en les entendant mes sentiments se teintent de noir : union sacrée entre trois homos refoulés qui s’affichent hétéros bon teint. Les loups ressurgissent ! Je zappe de chaîne en chaîne, sans rien trouver d’intéressant. A croire que même les programmes télévisés se sont ligués contre moi… Je me résous à l’éteindre. J’aperçois la guitare accrochée au mur. Sachant que les autres sont loin de la maison, je décide d’en jouer un peu, en me rappelant que « la musique adoucit les mœurs » : cet adage est on ne peut plus vrai. Je me lève et je prends en main cette guitare flamenco. Après tout, comme je n’ai rien d’autre à faire, je peux bien réviser mes gammes. Même si je n’ai pas de partition sous les yeux. Je refais donc les exercices de base de solfège. Puis je reproduis de tête quelques mélodies, sans pouvoir toutefois les interpréter jusqu’au bout, à cause d’une mémoire défaillante. Puis j’enchaîne avec quelques morceaux de ma composition, des bribes, des riens qui n’ont ni queue ni tête. Je passe alors à la reproduction de chansons connues, les tubes du moment que je tente de reproduire de tête. Je passe de l’une à l’autre, dès que je sens poindre une difficulté de placage d’accord ou d’orchestration trop difficile à reproduire. Ce travail m’aide à me concentrer et à oublier tout le reste. La musique adoucit effectivement les mœurs…

L’heure a tourné. La nuit est tombée. Lorsque je m’arrête, je n’entends plus de bruits au-dehors. Les autres ont dû rentrer de la piscine. En tout cas, ils ne se sont pas pointés dans la maison : la musique ne les y a pas attirés. Décidément… Je rejoue néanmoins quelques morceaux, nettement plus classiques, de ceux que j’ai tellement répétés que je les connais par cœur, sans risque de fausse note. Après un petit quart d’heure à terminer de me calmer les nerfs et de me vider l’esprit, je décide de dormir. Non pas dans la tente, avec les autres, mais ici sur le canapé du salon. Ce sera tout aussi confortable ; je n’aurais pas à supporter les autres envahissant mon espace vital de la nuit ni se vautrant sur moi, les coussins constitueront un matelas autrement plus moelleux que le sol en terre battue et l’intérieur de la maison m’assurera d’y avoir plus chaud que sous la tente.

Je me relève. Je vais raccrocher la guitare à son clou. Je reviens m’allonger sur le sofa. Le silence se fait. Le noir envahit tout.
 
Re: Guitare [English Version included]

Thank you, a very entertaining chapter !! growing pains among ? friends?
Is it all going to break up, or can they be reconciled ??
Harry
 
Re: Guitare [English Version included]

Ce weekend tire à sa fin... Il va falloir qu'un des garçons fasse un geste avant qu'ils ne se quittent! Ou, les trois?!?!?

This weekend is soon coming to an end... One of the boys will have to make a gesture before they all leave! Or, all three?!?!?
 
Re: Guitare [English Version included]

A good french story, melancholy. thank you for the story and the translation Auto i know it is tough and hard work.
 
Re: Guitare [English Version included]

Thank you Hopyra, and Auto for translating.
What now? Will they split up & go their separate ways? Or is there more to happen between them ?
Looking forward to the next chapter !!
Harry
 
Re: Guitare [English Version included]

What a great story! Thanks to author and translator. I do hope there is yet more to come of this intriguingly captivating tale.
 
Re: Guitare [English Version included]

Chap. XXIV

La nuit dernière a été courte, c’est le moins qu’on puisse dire, aussi je n’ai pas de mal à trouver le sommeil ce soir. Même si les derniers rebondissements de ce dimanche m’ont bouleversés. Je m’écroule plus que je ne dors. Un sommeil lourd, pesant. Peuplé de mauvais rêves – sans aller jusqu’à parler de cauchemars. Dans tous les cas, ces heures réparatrices d’une journée éprouvante me sont utiles. Et puis je dors de nouveau seul – mon lot quotidien le restant du temps – sans être cette fois entravé par quelqu’un à côté de moi qui serait par trop envahissant… D’un autre côté, la tente était déjà petite et nous y étions serrés, mais là, le canapé est encore moins large et il arrive à peine à contenir mon grand corps : je suis obligé de replier et de recroqueviller jambes et bras, pour ne pas me retrouver à moitié dehors !

Je suis si profondément endormi, que je n’entends pas quelqu’un se glisser tout contre moi. Je dors le plus souvent sur le côté gauche. Je me suis donc installé sur le sofa, le dos contre les coussins. La personne qui vient se pelotonner contre moi n’a par conséquent aucun mal à s’insérer contre moi, son dos contre mon ventre, soulevant mon bras droit pour se faufiler tout contre mon torse et repasser mon bras autour d’elle. Enfin… quand je dis « aucun mal », évidemment vu la place que je prends déjà sur le divan, il ne lui en reste plus beaucoup après ! C’est son odeur qui me réveille. Ce sont ses cheveux contre mes lèvres, certains se glissant dans ma bouche, qui m’indiquent inconsciemment que quelque-chose s’est passé. Mais c’est à demi-réveillé que je constate cette présence – plutôt réchauffante – blottie tout près de moi. La pénombre prononcée de la pièce m’empêche de distinguer nettement de qui il s’agit. Je suis par ailleurs trop crevé pour entamer un jeu de piste et chercher mille indice pour découvrir le nom de cet inconnu. Je préfère me rendormir, tout en resserrant mon bras autour de lui, de peur qu’il ne tombe à terre. Je me rencogne un peu plus dans le renfoncement des coussins.

Mon cycle de sommeil est terminé. Il s’est achevé par un drôle de rêve. Un truc sans queue ni tête. J’étais dans une salle de bains ; une serviette autour des hanches ; avec un mec super beau dans une baignoire ; nu ; qui dormait dans l’eau ; son corps glissait et l’emmenait vers le fond au risque qu’il se noyât ; j’intervenais en posant ma main à ses pieds, pour faire une cale ; pour lui permettre de garder le nez hors de l’eau… Bref un truc de fou. Malgré tout, mon esprit aimerait bien mettre un nom sur ce garçon dans sa baignoire. C’est ce qui me réveille. J’entrouvre les yeux. Je les referme en tentant de me concentrer sur les dernières images du songe. Je passe en revue toutes mes connaissances. Je n’arrive pas à faire un rapprochement. Aussi, j’organise une substitution en remplaçant ce bel inconnu par Sébastien. J’essaie de re-dérouler le fil du rêve, de re-démarrer l’histoire, de la prolonger à ma façon – consciente – pour mieux me rendormir. Mais, malgré les yeux fermés, mon cerveau fonctionne trop à plein régime pour que je puisse sereinement retrouver le sommeil. J’ouvre les yeux de nouveau.

C’est là que je prends vraiment la mesure que quelqu’un a dormi tout contre moi. Il fait encore trop sombre pour que je puisse distinguer ses traits. Cependant, je lève légèrement la tête pour me dégager des cheveux qui collent un peu à mes lèvres. D’un regard, malgré la nuit, je reconnais Sébastien. Pourquoi ? Je veux dire, pourquoi est-il là ? A-t-il été chassé de la tente, par un Damien plus homophobe que jamais ? A-t-il eu des remords ? Ou plus prosaïquement, a-t-il tellement apprécié que je jouasse les polochons la nuit précédente qu’il ne pouvait plus se passer de moi – de cet unique point de vue là ? Toutes ces questions finissent par me réveiller totalement et je n’arrive pas à trancher. Je n’arrive même pas à profiter de cet instant : d’un être qui m’est devenu si cher, blotti comme ça dans mes bras. Tout ça me turlupine. J’ai appris, au cours des deux jours derniers, à me méfier des sentiments qui annihilent tout raisonnement et qui masquent la vraie nature des gens qui m’entourent.

Ca ne m’empêche pas, néanmoins, de serrer Sébastien dans mes bras. De faire glisser ma main de son épaule droite sur son torse. De caresser son buste, la base de son cou. De redescendre dans le creux de son torse jusqu’à son nombril. De poser enfin le plat de ma main sur son ventre, la laissant se soulever au gré de sa respiration, calme et régulière. Je me dis qu’après tout, s’il est là, toujours aussi nu – depuis deux jours – c’est aussi parce qu’il doit aimer ça… Même si je sais bien que je tente de me persuader, qu’il ne s’agit peut-être pas vraiment de la réalité. Avec mon auriculaire, je tente de toucher la base de son pubis. J’aime ses poils au contact de mes doigts. Ces boucles fines et denses que je sais blondes : je les ai vues – tout comme sont vraiment blonds les poils sous ses aisselles. Peu abondants, mais blonds. Je m’enhardis et je fais glisser le plat de ma main en-dessous de son nombril. Doigts joints. Je stoppe ma progression. Je re-tends mon petit doigt qui pénètre un peu plus dans sa toison pubienne. Je frissonne. De plaisir. Et de froid, un peu, aussi.

Je détache ma main pour aller la poser cette fois sur le haut de la cuisse droite de Sébastien. J’aime sentir dans ma paume ses muscles fermes. Tant d’année de boxe l’ont façonné si agréablement au regard et au toucher. Je n’aurais jamais cru pouvoir un jour, non seulement l’admirer dans toute sa splendeur, mais aussi pouvoir le toucher, le palper devrais-je dire, sentir chaque pli, chaque recoin de son corps glisser sous mes doigts. Ma main épouse parfaitement l’arrondi de sa cuisse, doigts en avant, paume et poignet côté fesses. C’est mon pouce, cette fois, qui s’écarte et s’essaie à masser les replis rebondis et bien fermes de sa fesse droite. Puis il reprend sagement sa place à côté de l’index… Ma main peut reprendre son exploration ! Oh ! Elle a glissé vers l’avant de la cuisse ! Oh, ben ça, c’est pas fait exprès… L’extrémité de mes doigts a effleuré ses couilles. Chatouillés par quelques poils. La peur de briser quelque-chose me retient de poursuivre plus avant – je ne sais pas, de le réveiller d’abord, de salir la beauté de l’instant, de froisser l’image somptueuse qu’il m’offre de sa nudité sublime, de tomber dans des attouchements banals et sans héroïsme… que sais-je encore.

Oh et puis au diable les scrupules ! Je tends index et majeurs pour affleurer sa jolie bite. Bien veinée. Pas trop petite (on aurait pu croire, vu la taille générale du bonhomme). Mais pas une longue saucisse non plus. Bien enveloppée avec son petit bout de chair qui se dresse et se resserre après avoir recouvert son gland – Sébastien n’est pas circoncis. Elle est douce au toucher… Sébastien dort ; il ne bande pas. Et même le fait de le toucher ne semble pas lui provoquer de réaction. Je sais maintenant que c’est un gros dormeur. Aussi ça ne m’étonne pas qu’il ne bronche pas. D’ailleurs, mon but n’est pas de l’exciter, mais d’apprécier sa beauté physique et la beauté de l’instant. Je n’abuse pas. Mes doigts, ma main remontent sagement sur le dessus de la cuisse. En plus, l’aube pointe son nez et la pièce commence petit à petit à s’éclaircir.

Un sentiment de plénitude m’envahit. Me voilà une nouvelle fois avec Sébastien dans mes bras. C’est lui qui, cette fois, est venu s’y tapir – même si je ne sais pas encore pourquoi. Nous sommes là tous les deux, l’un contre l’autre, lui nu, offert à mes yeux, moi habillé. Je sens sa chaleur, son odeur, sa respiration, son souffle, qui m’imprègnent, qui se transmettent de son corps à mon corps par le simple toucher de mes mains, de mes bras qui l’entourent. Il se retourne, sur le dos. Manque de tomber. Il est sur le rebord du canapé. Heureusement mon bras gauche, sous lui, le retient. Instinctivement, j’ai remonté ma main gauche pour faire butoir, amorcé le repliement de mon bras ; je me suis scotché toujours plus aux coussins pour faire de la place, pour le tirer à moi. Sébastien a ouvert les yeux. A peine sur le dos il s’est tourné vers moi, tête sur l’accoudoir, nez à nez avec ma tête. Il se plaque contre moi, ventre contre ventre, tête rentrée dans mon cou. Referme les yeux et se rendort. Aussi facilement. Epoustouflant !

Je n’ai d’autre choix que d’accepter la situation. Je replie mon bras gauche le long de son dos, la main gauche posée sur son côté. Mon bras droit vient faire la jonction. Je décale légèrement ma tête pour éviter d’avoir trop de cheveux dans mes narine et pour mieux respirer. Je sens monter en moi des palpitations. Mon cœur bat la chamade. Est-ce que Sébastien a réalisé, les quelques secondes où il se tenait les yeux ouverts, que je ne dormais plus ? que nous étions serrés l’un contre l’autre ? que sa nouvelle position était à tout le moins particulièrement équivoque pour qui se pointerait dans le salon ? Que c’est bon tout ça… ! Je replace ma tête. L’incline légèrement en avant. Plaque mes lèvres sur son front. L’embrasse longuement, là. Tout en réfléchissant. Enfin… réfléchir…! Mon esprit très vite divague, plutôt ! Sur tout et sur rien. Toujours ce même sentiment d’abandon qui envahit tout mon être. C’est bon de se laisser aller.

Après quelques minutes d’immobilisme et de silence, Sébastien fait mine de vouloir se détacher. J’écarte automatiquement les bras – pas trop quand même, j’ai toujours peur qu’il tombe à terre. En fait, Sébastien ne se décolle que légèrement, juste le buste, les épaules et la tête, pour pouvoir me regarder. Il a le sourire aux lèvres.

– Ca va ? T’as bien dormi ?

Je prends une petite voix, très douce…

– Ouais, ça va…

Sa réponse tombe dans un souffle.

– T’as assez d’ place ? C’est bon ?

– Ouais !

Il rit en disant cela. Ses yeux pétillent.

– Tu m’as entendu cette nuit ? J’ t’ai pas réveillé ?

Le ton de sa voix est maintenant légèrement inquiet. Non, soucieux plutôt. D’une attention envers les autres toujours aussi exquise !

– Non… ! En fait, j’ t’ai pas entendu ! J’ai même pas réalisé qu’ t’étais là !

Son mine rieuse reprend le dessus.

– Ben ! Ca fait plaisir !

– Non, mais c’est pas ça, mais… j’étais un peu crevé… alors…

Piqué au vif, j’essaie de me justifier. Je ne réussis qu’à m’embrouiller dans mes explications. Sébastien m’interrompt par le simple geste de se serrer contre moi, m’entourant à son tour de ses bras. Il replace sa tête au creux de mon cou. Cela suffit à me faire taire. J’en ai presque le souffle coupé par tant de tendresse si manifeste. Je ne sais trop quoi penser, trop quoi faire. Mes bras continuent de l’entourer, mais ils le pressent peut-être moins fortement qu’il ne le fait avec moi ; la peur de le mettre mal à l’aise, encore… (?), tandis que lui ne paraît pas avoir autant de scrupules. Nous restons ainsi une bonne dizaine de minutes. J’ai l’impression qu’il s’est rendormi. Est-il rasséréné qu’il ne m’ait pas dérangé cette nuit ? Que je ne le rejette pas malgré ce qui s’est passé hier après-midi, hier soir ? Il bouge de nouveau. D’un mouvement se retourne, dos contre ventre, la tête tournée vers le tapis. Ses bras se sont détachés de moi ; se sont repliés sur son ventre. Les miens ont suivi le déplacement. Ne cessent de l’entourer. Le silence se maintient. Les oiseaux chantent au-dehors : le jour se lève.

Sébastien se retourne encore. Décidément il ne tient pas en place ce matin ! La nuit dernière, il ne m’avait pas habitué à tant d’agitation… Cette fois, il ne se colle pas à moi, mais préfère au contraire conserver une certaine distance entre nos deux corps. Je sens bien que quelque-chose le tracasse. J’ai déjà remarqué que, dans ce cas-là, il prend un air pénétré, tête basse, comme s’il cherchait un moyen d’action pour mieux exprimer ce qu’il a sur le cœur, en voulant employer le bot mot, la parole exacte, celle qui ne froisse pas, qui exprime avec justesse ce qu’il veut dire. Ces temps de concentration et de préparation ne durent jamais très longtemps. Tout simplement parce que son entourage se rend compte immédiatement de sa gêne et fait le premier pas pour lui tendre la perche et l’ouvrir à ce qu’il souhaite.

– Qu’est-c’ qu’i’ y a, Sébastien ?

– Je voulais t’ dire…

Il ne répond pas à ma question. Débute sa phrase. La laisse en suspend. Puis reprend. Cahotant.

– Pour hier… Tu sais… J’ai trouvé nul… C’ qu’il a dit… Damien…

Je sens – à défaut de le voir nettement – le rouge lui monter aux joues. Il est visiblement très ému. Sa voix peine à se positionner harmonieusement.

– J’ regrette… C’était nul, hier soir… T’étais pas avec nous… Et puis dans la tente…

Il cherche ses mots. Avec soin. Tellement de soin qu’il ne les trouve pas. C’est un des nombreux traits de caractère de Sébastien. Il veut toujours s’exprimer – avec moi du moins – en usant des termes exacts de la langue française, comme si je ne comprenais que le langage châtié et que toute expression familière ou même courante était à bannir en ma présence. Mince, quand même, je ne suis pas si prude que ça ! J’essaie de l’aider.

– Qu’est-c’ qu’ y avait dans la tente ?

– C’était sinistre !

L’expression est tombée comme un couperet. Définitive. Explicite.

– Au bout d’un moment, j’ai préféré rentrer. J’avais peur qu’ tu sois parti. J’avais pas envie qu’ tu partes, tu comprends ?

Je ne sais pas trop si je comprends. Mais j’acquiesce pour le rassurer et pour qu’il puisse continuer.

– J’ suis sorti d’ la tente. Y f’sait froid. J’ me suis dit qu’ tu s’rais p’t-êt’ dans la maison. J’ voulais pas allumer. J’ voulais pas qu’ les aut’ voient où j’allais. Et pis, si j’avais éclairé, j’aurais pu t’ réveiller… ! J’ me suis faufilé. (Il marque un temps d’arrêt). J’ me suis pété la jambe en rentrant dans ch’ai pas quoi… (A ce souvenir, il prend une mine mi-réjouie, mi-amère). Et pis, j’ me suis r’péré à ton souffle… J’ te rassure, tu ronfles pas ! (Le sourire est radieux). Je m’ suis glissé. J’avais trop peur d’ t’ réveiller. Mais bon. Puisqu’ tu m’ dis qu’ c’était pas l’ cas… En tout cas, j’ai super bien dormi !

Ses explications s’arrêtent là. Sébastien n’a jamais été très fort pour les histoires. Pour lui, tout est souvent simple. Et comme il doute énormément de lui et qu’il a tendance – je l’ai maintes fois remarqué – à se rabaisser à ses yeux, quêtant sans cesse l’approbation des autres… Il ne sait pas trop comment exprimer – sans me blesser ? – ce qui s’est passé réellement hier au soir. Finalement, est-ce que ça a vraiment de l’importance ? Quand même !…

– Pourquoi t’es v’nu ?

Ma question est brutale et mon ton, que j’aurais souhaité un peu plus doux, est vigoureux. Je me reprends.

– J’veux dire… Pourquoi t’es là ? (Je m’enferre) Pourquoi t’es pas allé dormir dans ta tente si ça s’ passait pas très bien avec les autres ? Pourquoi t’es v’nu dormir ici ? J’ veux dire avec moi ? Enfin…

Je n’arrive pas à exprimer avec tact ce qui me turlupine depuis que je suis réveillé. Pourquoi est-ce que Sébastien a voulu dormir avec moi ? je dis bien « avec » moi et non pas « à côté » de moi. J’ai peur de la réponse, surtout si elle ne va pas dans le sens de ce que je pense. Mais j’ai trop besoin de savoir – pour me rassurer, pour quelque-part aussi de venger de ce qui s’est produit hier. Je veux entendre de sa bouche ce que je pressens.

Sébastien est préoccupé. Ma question – ma série de questions – le laisse sans voix. Le ton de ma voix aussi paraît l’inquiéter. Il ne comprend pas ma réaction.

– Je… euh… (silence). (Je ne bronche pas). On est ami, non ?

Sa voix est toute douce. Minuscule. Je crois que je vais craquer devant tant de faiblesse. Je me raisonne : je dois savoir ; je dois l’entendre de sa bouche. Je suis au supplice autant que lui. Il reprend après un long temps de pause. Il s’est maîtrisé ; sa voix est plus assurée.

– J’aime bien quand on est ensemble. Et pis, tu m’as aidé quand ça allait pas… au garage, pour ma moto. J’oublierais jamais.

Il s’arrête. Je crois qu’il ne reprendra pas. Je suis frustré que ce soit uniquement la gratitude, que ce soit un vulgaire question de fric qui l’aient guidé pour venir dormir à mes côtés cette nuit. « A mes côtés » cette fois et non bien pas « avec moi ». C’est donc d’un ton un peu rogue que j’enchaîne.

– Si c’est uniquement pour le fric que t’es là… C’était pas la peine !

Et je me détache de lui, repliant mon bras droit sur mon côté, tournant la tête vers le plafond. Je suis dépité et je n’ai pas envie de le cacher.

– Non, c’est pas c’ que j’ voulais dire… !

Sébastien est alarmé par ma réaction.

– T’es mon ami ! Jamais personne a fait c’ que t’as fait pour moi….

– Oh… faut pas exagérer, non plus !

Je commence à être franchement exaspéré et cela transparaît dans le ton de ma voix. Je deviens irritable et hargneux.

– Pour moi, ça compte ! Et pis, t’as rien dit aux aut’ … Et pis, tu t’es occupé d’ moi quand j’avais mal… Avec le barbecue… Ca f’sait super mal, franchement, ça m’a trop gavé ! (Il prononce ces mot d’un air pénétré). Et puis… J’ t’ai dit des choses qu’ j’avais jamais dites à personne… Et puis… (Le silence revient). T’es mon ami…

Ces tout derniers mots sont prononcés dans un souffle. Ils sont presque inaudibles. Ils véhiculent une charge émotionnelle telle, ils prennent un tel sens dans le son de sa voix… emplie de tristesse, de chaleur, de conviction, d’amour. Oui, d’amour. De cet amour éternel, l’amitié, qui perdure malgré le temps, malgré les vicissitudes, malgré l’éloignement inévitable, un jour. Ca me bouleverse. Je me sens obligé de rectifier le tir.

– J’ comprends…

– C’est vrai ?! Tu m’en veux pas alors ? Enfin.. j’ comprendrais qu’ tu m’en veuille encore… J’ai pas été à la hauteur, moi… J’ suis nul !

– Nan ! T’es pas nul, puisque t’es là !

Il se resserre contre moi. Le sourire est réapparu sur son visage. Il semble maintenant apaisé. Il dépose un baiser sur ma joue. Appuyé. Il se décale légèrement. Il dépose un second baiser. Sur mes lèvres. Moins long, mais bien soutenu quand même. Je sens poindre l’extrême bout de sa langue, légèrement mouillée. Il rougit. De son audace. Il baisse les yeux, puis la tête. Il se blottit contre moi. Son front vient s’appuyer contre mon nez, son nez contre mes lèvres. Je l’embrasse à mon tour ; le nez. Je resserre mes bras autour de lui. En murmurant tout bas, je m’inquiète de savoir s’il n’a pas froid, comme ça. Il se colle tout contre moi, bras allongés entre lui et moi. Je le serre fort. Je fais glisser ma main droite le long de son dos, de haut en bas et de bas en haut, lentement, pour essayer d’activer le sang et de le réchauffer. – J’ suis bien ! me dit-il tout bas. – J’crois qu’ j’ai encore un peu sommeil… !
 
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