Re: Guitare [English Version included]
Chap. XXV
Tandis que Sébastien dort encore, j’entends des pas résonner dans la maison. Instinctivement, je lève la tête, en veillant à ne pas perturber mon compagnon. J’avoue que je suis un peu inquiet de savoir qui va nous trouver ainsi, enlacés l’un l’autre, lui nu, moi habillé, mais tous les deux bien scotchés ensemble. En fait, le bruit s’atténue me laissant accroire à une fausse alerte. Je repose la tête sur l’accoudoir du sofa. Il se passe peu de secondes avant que les pas résonnent de nouveau à l’approche du salon. Je relève une nouvelle fois la tête. Mon cœur s’emballe au fur et à mesure que le bruit se rapproche. Je vois d’abord un ombre sombre encadrer le chambranle de la porte. Un arrêt. La silhouette s’approche du divan. Au fur et à mesure j’arrive mieux à distinguer ses traits : c’est Quentin qui s'avance ainsi vers nous, toujours nu comme un ver. Il est maintenant à côté de nous. Je le scrute, intensément, les yeux emplis d’inquiétude. Je redoute sa réaction, tandis que Sébastien reste profondément endormi. Sans plus y réfléchir, je resserre mes bras autour de lui, comme un mère se prépare à défendre ses petits devant le danger qui guette. Sébastien se love dans mes bras ; sa tête et son front sont dans le creux de mon cou ; ses bras sont resserrés sur eux-mêmes, blottis tout contre mon poitrail ; ses jambes sont enlacées aux miennes, le pied gauche coincé entre le coussin du canapé et ma cheville. Il sommeille à poings fermés, les traits de son visage sont détendus et sereins.
Quentin se penche sur nous. De tout son long. Puis il s’agenouille sur le tapis et, délicatement, tentant de prendre appui sur les accoudoirs tout en veillant à ne pas réveiller Sébastien, il se penche une nouvelle fois au-dessus de nos têtes. D’abord sur celle de Sébastien, pour s’assurer qu’il dort toujours ; puis il relève les yeux et m'observe fixement. Il me parcourt du regard, détaillant chaque partie de mon visage. Je le suis moi-même des yeux. Leur mouvement vient lui confirmer que je suis éveillé. Il se relève. Contourne le sofa. Vient se placer à l’arrière. Il s’y appuie, pose ses deux mains sur le haut des coussins, se penche juste au-dessus de moi. Son visage est à quelques centimètres du mien. Il y dépose un baiser attentionné. Sur la joue. Puis renouvelle le geste en m’embrassant la tempe droite au bord de l’arcade sourcilière. Il passe le revers de sa main sur ma joue. La fait glisser par en-dessous. Avec ses doigts joints, il fait me relever le menton vers lui. Se re-penche à nouveau. M’embrasse sur le front cette fois. Toujours aussi délicatement.
– J’ai eu tell’ment peur qu’ tu t’ sois cassé cett' nuit !
Après un temps de silence, il ajoute :
– J’avais bien r’marqué qu’ Seb’ s’était tiré c’te nuit… Mais j’avais pas entendu sa moto. Alors… j’ai pensé qu’il était allé dormir loin d’ nous. En fait j’aurais dû m’ douter qu’il était v’nu avec toi…
Quentin vient de chuchoter au creux de mon oreille. Sa voix est à peine audible et le chuintement des mots qu’il me souffle bourdonnent dans ma tête ; j’ai du mal à saisir parfois ce qu’il me raconte. Malgré cela, je devine que son ton n’est ni ironique, ni méchant, ni triste ; il ne semble qu’énoncer le constat qu’il a fait.
– Enfin… J’ suis bien content qu’ vous soyez là tous les deux… J’sais pas c’ qu’ tu y as fait à Seb’, mais faut croire qu’ ça valait l’ coup ! Comme i’ t’a défendu hier soir ! J’ l’avais jamais vu comm’ ça !
C’est la seconde fois que j’apprends que quelque-chose a eu lieu la veille, sans que j’arrive à le savoir avec précision. C’est vraiment frustrant ! Pour autant, j’hésite à questionner Quentin : Sébastien est blotti contre moi ; Quentin est au-dessus de ma tête et pour bien engager la conversation il faudrait que je me tourne vers lui, ce que je ne peux pas faire, au risque de réveiller Sébastien. Pourtant, j’aimerais tellement savoir ce que mon « héros » a bien pu faire qui arrache ce cri d’admiration à Quentin.
Ce dernier m’embrasse encore une fois sur la joue. Au même moment, sa montre émet le bip des heures. Devant sans doute savoir à laquelle cela doit correspondre, estimant sans doute qu’il est temps en conséquence de se réveiller et de se lever, Quentin se met à enjamber l’arrière du divan. Il passe une jambe par-dessus les coussins, son pied atterrit le long de mes chevilles. Il tâtonne nos deux corps avec son bras droit , bascule le sien de tout son poids, s’affale sur nous comme un gros sac de charbon, finit d’enjamber le canapé et se retrouve, comme la nuit précédente, entièrement sur nous, nous écrasant de tout sa corpulence…
Sébastien n’a pu que se réveiller - en sursaut - aux premiers assauts de Quentin. Il ouvre les yeux, me regardé, m’interrogeant en silence sur ce qui est en train de se passer, et tourne la tête au moment même où Quentin se projette sur nous deux. Celui-ci manque de nous écraser. Il coince mon bras droit qui entourait Sébastien. Mon bras gauche étant lui-même sous ce dernier, je me retrouve comme ligoté. Un peur panique m’envahit aussitôt ; j’ai le sentiment effrayant d’être totalement enchaîné, interdit de tout mouvement, comme si mes deux bras avaient été coupés. Je commence sérieusement à prendre peur, le visage plein d’effroi. Je tente de m’agiter, mais je ne peux vraiment pas bouger. Mon corps se raidit sous l’effort de m’extraire. La terreur s’imprime sur mon visage, mon souffle se fait court, des palpitations résonnent dans mes tempes, le cœur s’emballe.
C’est Sébastien qui, le premier, prend la mesure de mon trouble. Il demande à voix haute à Quentin de gicler et, d’un mouvement du bras, le projette à terre. Il se soulève lui-même et, d’un geste, ôte mon bras gauche de dessous lui. Il m’aide à le replier sur moi-même. Je me place sur le dos. Je tente de me calmer. J’essaie de contrôler le rythme de mon souffle, les yeux fixés volontairement au plafond. J’ai un peu honte de ma réaction, qui est tout sauf raisonnée. Sébastien se glisse entre mon épaule gauche et le bord du divan. Lui aussi est sur le dos. Il m’attire sur lui. Passe son bras droit dans mon dos. Se glisse un peu plus vers le centre du canapé. Me tire un peu plus sur lui. M’enlace de ses bras. Pose ma tête au creux de son cou. Les rôles sont désormais inversés par rapport à cette nuit. Il m’embrasse sur la tempe gauche. Sa main gauche est posée à plat sur mon ventre, se laissant soulever au gré de ma respiration. Ses gestes d’attention m’apaisent.
En réalité, tout ça s’est passé très vite. A peine le temps que Quentin réalise qu’il s’est retrouvé à terre. Il a juste eu le temps de se remettre debout au moment où Sébastien entamait son manège pour tenter de me calmer. Quentin s’est aperçu de ma frayeur. Prêt à récriminer contre Sébastien qui l’a rejeté sans ménagement, il choisit finalement de se taire. Il me regarde me tranquilliser, observe l’attention que Sébastien me porte ; ses yeux oscillent entre nos deux visages. Je m’en aperçois.
– Désolé, j’ sais pas c’ qui m’est arrivé…
Naturellement que si, je le sais parfaitement. J’ai toujours eu horreur de me retrouver ainsi prisonnier, sans plus pouvoir bouger aucun membre, oppressé de ne plus pouvoir me dominer. Mais j’ai aussi conscience que l’attention prévenante de Sébastien pour me consoler peut prêter à confusion auprès de Quentin. Je me dois de donner le change.
– C’est c’te quiche de Quentin… !
Sébastien a pris ma défense et étayé de lui-même mon argumentaire. En prononçant ces paroles, il a tourné son regard vers l’incriminé, sur un ton mi-figue, mi-raison. Mais Quentin ne bronche pas. Il se contente de se pencher sur nous deux et de poser un baiser sur chacun de nos fronts. Il se relève, avant d’ajouter :
– J’ suis pas content ! J’avais pourtant dit que, pendant c’ week-end, c’est « tout l’ monde à poil »… Et j’ vois qu’ tu t’es rhabillé ! C’est pas normal ! C’est pour ça qu’ j’ voulais…
– C’est vrai, ça, qu’ c’est pas normal !
Sébastien a coupé la parole à Quentin et, d’un ton enjoué et d’un regard complice, tous les deux se sont tournés vers moi comme un seul homme, l’œil malicieux. Je sens que je suis mal parti face à ces deux-là ! Ni une ni deux, Quentin se jette sur moi, tandis que Sébastien me retient par la taille en resserrant ses bras autour de mon ventre. Quentin défait la sangle de ma ceinture et dégrafe le bouton de mon jean. J’essaie bien de gigoter sur place, ondoyant du bassin pour tenter de résister. Mais Sébastien me tient fermement : une prise de boxe qui m’empêche de me détacher de lui – en ai-je d’ailleurs vraiment envie ?! Quentin glisse sa main droite entre mon bas-ventre et mes pantalons, sa main gauche en déboutonne le haut de la fermeture. Je m’agite toujours autant. Je commence à rigoler de ces attouchements. Brusquement, Quentin tire des deux mains sur les coutures latérales de mon jeans, le fait glisser d’un coup sec le long de mes jambes, entraînant du même coup mon caleçon et découvrant ainsi mon sexe. Il me retire le jeans entièrement, l’envoyant valdinguer dans la pièce. Achève de me déshabiller en arrachant mon caleçon resté coincé à mi-jambes. Le balance également par-dessus son épaule, qui va atterrir en plein milieu de la pièce. Cette fois, il empoigne le bas de mon tee-shirt, il le retourne à l’envers au fur et à mesure qu’il le décolle de mon torse ; Sébastien a juste le temps de dégager ses bras au passage du vêtement, avant de les resserrer autour du ventre, dans un contact à même la peau. J’ai cessé de lutter et je me laisse faire, levant les bras pour éviter que Quentin déchire le tee-shirt en voulant me l’ôter. Me voilà de nouveau nu comme les autres.
Bien que, dans le chahut des deux autres pour me déshabiller, je me sois agité dans tous les sens, je suis quand même resté adossé à Sébastien, depuis qu’il s’est mis à me cajoler de mes angoisses. Ma tête reste posée sur le haut de son épaule droite, mon dos entravant toute la partie droite de son corps, tandis que lui-même fait reposer sa tête sur l’accoudoir du sofa. Nous sommes tous les deux allongés nus ; Quentin reste debout à nous contempler. D’humeur toujours aussi taquine, il décide de contourner le divan et vient se placer derrière nous, tout contre l’accoudoir qui nous sert d’appui. Là, il décide de nous narguer avec sa bite…
Voilà Quentin qui commence à faire l’hélicoptère avec, en simulant le vrombissement du moteur. Il la fait tournoyer sur elle-même, d’abord loin de nos visages, avant de se rapprocher plus ou moins près de nos yeux. En les roulant vers lui, nous le regardons faire, amusés. Il finit par s’approcher tellement près de nous deux qu’il nous frôle avec sa bite. Le malaxage l’ayant fait s’allonger, je suis comme frappé au front par un long pénis en forme de gourdin… Ce dernier ripe pour aller s’aplatir sur l’œil droit de Sébastien. D’un même élan, nous récriminons contre Quentin. Mais il éclate de rire pour seule réponse et s’adosse complètement à l’accoudoir du divan, la queue ballante au-dessus de nos têtes, sur la pointe des pieds. Il l’a fait ondoyer de gauche à droite et de droite à gauche, à quelques millimètres de nos fronts. Nous râlons de plus belle. Il repose le plat des pieds à terre, ce qui a pour effet immédiat d’agglutiner sa bite sur nos visages. Je tente de la chasser d’un revers de main, comme pour faire fuir une mouche. Mais Quentin balance de plus belle sa longue queue contre nos têtes, la faisant glisser du front aux yeux, des yeux aux joues et au nez jusqu’à la bouche.
Après plusieurs tours de ce petit manège, je décide, au moment où elle frôle à nouveau ma lèvre supérieure, d’ouvrir inopinément la bouche pour tenter de la gober. Surpris, Quentin se la laisse d’abord aspirer. Je l’absorbe vraiment comme une asperge, l’enduisant de ma salive, avant de rouvrir les lèvres. Mais, au lieu qu’il la retire, il la laisse trôner ainsi, manquant – effet de l’arroseur arrosé – de m’étouffer en voulant l’enfoncer un peu plus encore dans la gorge ! Je la recrache avec force toussotements, déclenchant l’hilarité à la fois de Quentin et de Sébastien. Quentin finit par la ressortir de mon gosier, en prenant bien soin de la traîner le long de mes joues, provoquant une marque de bave tout du long… Il l’a fait sauter de mon visage sur celui de Sébastien, qui, tout en riant, tente de s’en écarter. Ce qui n’empêche pas Quentin de persister et de la faire glisser autour de son nez et du pourtour de sa bouche, espérant sans doute que Sébastien la pompe comme je l’ai fait ! Mais ce dernier garde obstinément lèvres closes.
En désespoir de cause, Quentin se décide à basculer sa bite de nouveau sur ma tête, or je me refuse à réitérer l’expérience : pas folle la guêpe ! Sébastien n’y tenant plus éclate de rire, la bouche grande ouverte. C’est le signal qu’attendait Quentin, telle une araignée guettant sa proie, pour qu’il enfile aussi sec sa tige entre les dents de Sébastien. Ce dernier s’est laissé surprendre et ses yeux expriment l’étonnement. Il ne se laisse pas abattre pour autant et, le moment de stupéfaction passé, il referme d’un coup sec sa mâchoire, entaillant de ses dents la bite de Quentin, qui éructe un cri de douleur. Sébastien rouvre la bouche, le temps nécessaire pour que Quentin s’en dégage. C’est à mon tour d’éclater de rire. Quentin se tortille sur lui-même, ses deux mains plaquées sur son appendice, jambes et chevilles croisées.
Ainsi replié sur lui-même, le moment de supplice passé, il dépose un baiser sur nos fronts respectifs, d’abord le mien, avant celui de Sébastien. Déviant ses lèvres, il les plaque sur les siennes, le forçant à les entrouvrir en y glissant sa langue. Il y fait pénétrer un peu de salive, en signe de vengeance ! Sébastien, dégoûté, s’écarte vivement et tente de recracher ce noyau de bave intrus. Sa réaction est de se coller dos contre moi, postillonnant à la face de Quentin. Je resserre mes bras autour de lui, en signe de solidarité, toujours prêt à en assurer la défense… C’est au tour de Quentin de rire de ce bon tour qu’il nous a joué. De sa main droite, il nous enserre le cou à tous les deux, tandis qu’il fait glisser sa main gauche le long du torse de Sébastien. Ce dernier se débat mollement, chatouilleux qu’il est d’une part, garrotté tous les deux d’autre part. Malgré cela, nous arrivons à nous dégager, même si la force de Quentin est réelle et nous laisse des traces sur le cou.
Il recommence sa prise, à moitié accroupi cette fois au pied de l’accoudoir et réussit, je l’avoue, à bien nous retenir l’un et l’autre. Il reprend son exploration de la main gauche, mais nous savons le repousser à tour de rôle, Sébastien et moi. Deuxième round : nous arrivons une nouvelle fois à nous détacher de son emprise ! Troisième tentative de Quentin. Il se relève et se couche carrément sur nos deux têtes, en y posant son ventre et en pesant de tout son poids sur nous, glissant ses deux bras autour de nos tailles. Il est lourd, le salaud ! Il gigote des jambes, tout son corps appuyé sur nos visages, manquant de nous étouffer. Il avance en rampant, centimètre après centimètre, comme un soldat en mission d’éclaireur, jusqu’à se positionner sur nous de telle sorte qu’il nous aveugle avec sa bite, serrant toujours aussi fort ses bras autour de nous…
Nous voilà maintenant têtes bêches. Quentin est à hauteur de la bite de Sébastien, la sienne obstruant toujours l’œil droit de ce dernier. Je le sens justement se crisper devant une telle situation qui le met mal à l’aise. Le poids du corps de Quentin se fait réellement sentir et nous entrave sérieusement. J’ai bien pensé à me décoller brusquement des coussins du divan , mais je crains que ce mouvement de reculade ne projette Sébastien lui-aussi à terre et je n’ai pas vraiment envie de me détacher de lui… Or, voilà que Quentin se met à lui tailler une pipe : à son tour, il a ouvert la bouche et aspiré la bite de Sébastien, faisant glisser sa langue sur le sommet de ses couilles et à leur base. Sébastien a une réaction instinctive de rejet, m’assénant un coup de bassin très sec dans mon entre-jambes et me projetant un peu plus encore au fond des coussins du sofa. Je retiens de jurer. Sébastien me demande de l’excuser, d’un ton très affolé. Surpris, Quentin a lâché sa bite et retourne légèrement son corps sur le côté, ce qui a pour effet de m’écraser complètement le bassin et la hanche droite ; mais dégage ainsi un peu le visage de Sébastien.
– Eh !
A la réaction de Quentin, Sébastien ne répond rien, figeant seulement un sourire forcé sur ses lèvres. Il me paraît vraiment affecté par cette tentative de rapports sexuels, même ébauchés. Ne voyant aucune autre réaction, Quentin essaie de reprendre sa position initiale et titille avec sa langue la bite de Sébastien. Il glisse parallèlement son bras droit entre nos jambes, d’abord entre les miennes, heurtant mes couilles, puis poursuivant sa route dans la raie des fesses de Sébastien, le bout de ses doigts effleurant presque les couilles de celui-ci. Il nous a un peu forcé le passage… Son bras gauche se détache également et vient faire étais pour le maintenir dans sa position d’équilibriste. Quentin continue ses préliminaires de fellation. Or Sébastien est de plus en plus mal ; j’ai comme l’impression de revoir la scène de samedi, dans le bureau du garagiste, tandis qu’il se paralyse d’effroi et de honte, impuissant à s’exprimer.
– Quentin, arrête !
Je prend un ton très calme pour m’adresser à lui. Je le veux froid et catégorique. Mais Quentin n’en a cure et poursuit son exploration des parties intimes de Sébastien. Ce dernier me serre la main de plus en plus fort. Il est tendu au maximum, ventre rentré, muscles du bras contractés, visage fermé, souffle court. Quentin a rouvert la bouche et gobé la bite de Sébastien. Avec sa langue, il lui titille l’embout essayant de l’infiltrer jusqu’au gland. Mais il n’y arrive pas, aussi il allonge le bras droit, et de trois doigts, décalotte son pénis d’un coup sec. Nouvelle reculade de Sébastien assénée dans mon bas-ventre.
– Arrête, Quentin !
J’ai haussé la voix. D’un autre côté, je suis fasciné à la fois par son audace à agir de la sorte, alors que je le sais amoureux des filles, osant ce qu’il fait sans gêne, mais excité également à l’idée qu’il baise ainsi Sébastien. Mes sentiments sont donc partagés entre la honte et l’envie. Je me dois malgré tout d’intervenir encore et toujours si je ne veux pas paraître complice de ce que Sébastien pourrait juger être un viol, n’étant manifestement pas consentant à ce que Quentin est en train de lui faire subir.
– Quentin !
– Quoi… ?!
– Arrête ! Tu vois bien que Seb’ n’est pas à l’aise ! Alors, arrête ! S’il te plaît !
– Mais… ! Faut bien qu’i’ sache c’ que ça fait… ! Faut oser tout tenter dans la vie !
– Oui, mais tu peux pas l’ forcer, non plus ! Et pis… il a p’t-être pas envie de découvrir ça comme ça… !
Quentin a compris. Notre dialogue, comme si Sébastien n’était pas présent, s’est déroulé sur un ton plutôt neutre, dépassionné. Quentin se détache légèrement, il se relève, glisse de nouveau sur nous, mais en sens inverse pour ré-enjamber l’accoudoir dans l’autre sens ; il se remet sur pied. Sébastien reste figé dans mes bras, peinant à se détendre. Il conserve son sourire pétrifié, l’œil glauque. Sa main serre toujours aussi fort la mienne. Les bras sont toujours tendus, ainsi que ses jambes, qui frottent les miennes. Levant légèrement la tête, j’embrasse l’arrière de son crâne. J’aperçois une fine larme poindre au coin de son œil droit. Il en a gros sur le cœur…